samedi 8 juillet 2017

colère du soir


Colère du matin chagrin, colère du soir espoir.

Samedi 8 juillet 16 heures, je lis dans sud-ouest et mediabask qu’une délégation du Pays Basque qui comprend des élus (le président de la communauté Jean-René Etchegarray, le maire de Biarritz, Michel Veunac, Max Brisson, vice-président du département, Vincent Bru, député Modem, Florence Lasserre-David, députée Modem, Frédérique Espagnac, sénatrice socialiste, Gabi Mouesca, ancien prisonnier, Jean Lassalle, plus des représentants de Sortu, d’EH Bai, en tout 23 personnes vont à Paris. Ils demandent la fin de la dispersion, la libération des prisonniers malades, la fin d’un « régime carcéral politique ». Régler la question des détenus basques, c’est la suite logique des choses, dit Max Brisson. Parce que les choses traînent, « c’est trop long pour ceux qui souffrent ». Ceux qui souffrent, pour Max Brisson, ne sont pas les familles qui pleurent leurs disparus assassinés par l’ETA. Non ceux qui souffrent sont les assassins.

Toutes ces personnes déclarent agir pour la fin du conflit au Pays Basque, pour les prisonniers basques qui subissent un « régime carcéral politique ». On ne dit plus « prisonnier politique », parce que quand même, les prisonniers basques ne sont pas enfermés pour avoir distribué des tracts ou exprimé une opinion, mais « un régime carcéral politique ». L’entrepreneur qui a été kidnappé par l’ETA et torturé pendant trois jours dans un souterrain pour refus de payer « l’impôt révolutionnaire » aurait aimé un tel « régime carcéral politique ». Mais pour lui, nos amis basques ne vont pas manifester. Ils auraient pu le faire à l’époque, mais il est mort, c’est trop tard. On peut juste manifester pour le rapprochement de sa dépouille.

Nos blanchisseurs agissent pour la fin du conflit ? Je ne savais pas que le conflit durait. Les rues semblent tranquilles. Pour les prisonniers ? Alors, je le dis lentement, simplement, mais avec fermeté, ce sont des menteurs, des hypocrites, des manipulateurs, et au mieux, des manipulés, des idiots utiles pour EH bai qui peine à organiser ce genre de manifestation dans le Pays Basque espagnol.

Qu’est-ce qui me permet d’utiliser des termes aussi durs ? Tout simple : au début juillet de cette année, les quelques trois cents prisonniers ont eu à se prononcer sur un document politique. Par une majorité de 80%, ils ont accepté ce qui était fermement condamné jusqu’ici : l’acceptation des démarches individuelles pour obtenir la libération. Ce qu’a déjà fait Aurore Martin. Elle a demandé pardon aux victimes de l’ETA et s’est engagée à ne plus recourir à la lutte armée. Aurore Martin est libre mais aucun des blanchisseurs de terreur ne lui a envoyé de félicitations parce que sa démarche était condamnée par les  patriotes basques. Maintenant, les prisonniers la reprennent à leur compte. À 80%.  Si les blanchisseurs veulent solder les comptes, qu’ils encouragent les prisonniers qui demandent pardon, qui s’engagement à ne plus recourir à la lutte armée, qu’ils félicitent ceux qui s’engagent dans un tel processus de libération respectueux des victimes.

Aller à Paris sans dire un mot de ce changement majeur parmi les prisonniers, qui a fait les gros titres de toute la presse espagnole, c’est encourager le refus pathétique des 20% qui ne veulent pas demander pardon et ne veulent pas refuser le recours à la lutte armée.

Relisez la liste de cette délégation « du Pays Basque ». Cherchez leur nom parmi ceux du Pays Basque français qui sont allés manifester à Vittoria, à San Sebastian, à Bilbao, contre les assassinats de conseillers municipaux, de policiers, de journalistes, d’entrepreneurs.

J’ai cherché et je n’ai pas trouvé.












Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire