samedi 1 juillet 2017

Sarabande

        Sarabande

      Suivez moi, suivez moi bien, tenez ma main, accrochez-vous à la corde sinon vous allez perdre le fil. C'est pourtant simple mais il faut s'accrocher. Je suis  actuellement  mis en examen (donc pas coupable) pour avoir refusé de suivre la dérive identitaire des élus socialistes du pays Basque.  J'ai à nouveau été exclu du PS pour avoir appelé  Macron plutôt que Hamon aux élections présidentielles. Hamon était dans l'opposition fondeuse quand les socialiste étaient au pouvoir et moi je fus exclu pour avoir soutenu le gouvernement qui était le mien. Ensuite, j'ai mené campagne pour En Marche et je me retrouve avec un député Modem dont le chef de file vient d'être exclu du gouvernement Macron. Comme j'ai protesté contre cette candidature, je suis classé, au sein du mouvement "en marche", comme dissident. La section socialiste dont je risque d'être exclu à voté une résolution demandant aux élus socialistes du radeau de la Méduse de refuser de voter la confiance au gouvernement que je soutiens. Je suis exclu à nouveau parce que je vote la confiance.  Puis samedi 1 juillet Benoît Hamon, qui a provoqué l'une de mes exclusions annonce qu'il quitte le PS. Donc j'ai été ou je risque d'être exclu pour ne pas avoir soutenu un exclu de lui même.

      Je défie quiconque de trouver dans l'histoire politique récente des périodes d"une telle intensité et d'une telle complexité. Quand j'étais membre du PCF, si un adhérent critiquait la direction ou l'Union soviétique il était exclu, je levais la main, exclu, c'était simple. Quand vint mon tour de critiquer la direction et l'URSS, je fus exclu. Simple, clair, compréhensible par un élève de CM1.  Tu es communiste,? Oui? Puis, non, j'ai été exclu. Aujourd'hui, quand on me demande mon identité politique, il me faut trois heures pour répondre: exclu du PS, dissident de La République en Marche, réintégré dans le PS depuis que mes exclueurs ont quitté le PS, et déclaré non dissident depuis que Bayrou a été exclu du gouvernement. Ce siècle à 17 ans. Je suis né trop tard dans un monde trop jeune.

     Je regarde le groupe des frondeurs qui sont sûrs, qui ont le regard droit de mes certitudes d'antan. Ils ont remplacé les cravates par des robes de bure. Ils marchent au pas. Je ne changerais pas de place avec eux. Le vieux baroudeur voit défiler la troupe des scouts en uniforme et ne les envie pas.

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