mercredi 12 juillet 2017

par amour du pays basque


Il ne s’agit pas de principes abstraits, de lubies personnelles, il s’agit d’apprendre à vivre ensemble. Nous ne sommes pas dans l’anecdote, nous sommes dans la dérive des territoires comme il y a des dérives tectoniques.

Amusant, n’est-ce pas, mon exclusion d’un cours de langue basque parce que je considérais que le Pays Basque nord faisait partie de la nation française. Amusant, puisque aucun élu sauf une, Ghis Haye (qui a justifié mon exclusion) n’a répondu à ma lettre. Négligeable. Futile. Alors, écoutez d’autres exemples. La Ligue gaélique, en Irlande, association pour le renouveau de la langue irlandaise, a été fondée au dix-neuvième siècle par des protestants. Pour eux la langue irlandaise appartenait à l’ensemble du peuple irlandais et non pas à une section, religieuse ou politique. Vœu pieu. La Ligue gaélique fut conquise par les nationalistes et leur premier objectif fut de saisir le pouvoir dans la Ligue et d’en chasser les protestants qui n’étaient pas tous nationalistes. La langue devint un enjeu politique. De même que le basque, financé par de l’argent républicain, est un instrument d’exclusion identitaire. Les portraits des prisonniers sont portés dans les korrikas et chassent de l’apprentissage de la langue ceux qui n’aiment pas la terreur politique.

Quand l’Irlande devint indépendante, une des premières mesures fut de supprimer un « privilège » réservé aux protestants : le droit de divorcer. Les protestants vivant dans le nouvel État libre perdirent ce droit. Par cette toute première loi, le nouvel État faisait des protestants des étrangers dans leur pays. Tous les nationalismes créent des étrangers, statut de résident, carte d’identité, monnaie territoriale. Et amusant, n’est-ce pas, Peio Claverie, conseiller abertzale qui refuse ma main tendue : « je ne serre pas la main d’un étranger ». M’a-t-il dit. C’était une blague, évidemment. Et désopilant, n’est-ce pas, les réflexions contre les adversaires de l’EPCI : « si vous êtes contre, qu’est-ce que vous faites au Pays Basque ? ». Cocasse, n’est-ce pas ? Et Xabi Larralde qui écrit dans enbata que si l’EPCI ne se fait pas, les etarras regretteraient d’avoir déposé les armes. Une vraie blague, celle-là.

Si j’acceptais d’être touriste, on me ficherait une paix royale. Les touristes vivent très bien parmi les Basques authentiques. Mais je prétends être basque et citoyen français. Je considère qu’il est urgent de mener le combat pour un Pays Basque pluraliste, qui considère que sont basques les abertzale et les partisans d’une communauté basque et que ne sont pas moins basques ceux qui combattent une conception identitaire de la politique sur ce territoire.

Par amour du Pays Basque, je continue mon combat. Parce que le repli identitaire, c’est une catastrophe pour tous.














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