dimanche 14 avril 2019

cesare Battisti


Cesare Battisti





Désormais emprisonné en Italie, il avoue ses quatre meurtres : un gardien de prison, un fonctionnaire de police et deux commerçants. Il demande pardon à tous. En Italie, droite et gauche le considéraient comme l’incarnation des années de plomb et ne comprenaient pas les Français pour qui il était un innocent persécuté par la justice italienne. Pour Philippe Sollers, B.H. Levy,  Fred Vargas, l’Italie dans les années 70 a vécu une « guerre civile ». François Hollande est allé lui rendre visite en prison. Cesare Battisti jurait à Fred Vargas qu’il n’était pas impliqué dans les meurtres de la PAC (prolétaires armés pour le communisme. « Je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé. Je n’ai même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux ». Fred Vargas n’a pas réagi à ces déclarations.



Un certain effet de répétition dans cette aventure. L’ETA et l’IRA avaient réussi à rassembler des soutiens importants parmi les intellectuels français. De grosses manifestations soutenaient les etarras et les républicains. De gauche à droite, du Figaro à l’Humanité, on fustigeait Margaret Thatcher qui refusait aux grévistes de la faim le droit de porter des vêtements civils qu’ils revendiquaient en tant que « prisonniers politiques ». Encore aujourd’hui, la mort de Bobby Sands s’inscrit très haut dans la liste des jugements négatifs sur la dame de fer.



Au Pays Basque français, une quasi-unanimité s’est faite autour des revendications des séparatistes basques et de grandes manifestations, à Bayonne et à Paris, ont demandé l’amnistie pour des personnes condamnées pour activités terroristes en bande armée. Les « artisans de la paix » qui regroupaient droite, gauche, insoumis… étaient caractérisés par la société basque espagnole comme des blanchisseurs de terreur. Mais ces opinions, les cris des associations  de victimes n’atteignaient pas les oreilles outre-Bidassoa.



Pour que de telles acceptations de la terreur soit possible, pour que des assassins puissent ^considérés comme des héros romantiques, la première condition est l’éloignement de leurs crimes. Les Merah, les frères Kouachi, n’attirent pas la même sympathie. Leurs crimes sont les mêmes mais s’ils demandaient un statut et des vêtements de prisonniers politiques, on peut prévoir des manifestations de moins grande ampleur que pour Bobby Sands. C’est qu’ils ont tué sur le sol français.



L’insensibilité de la société française à l’égard de la terreur infligée au-delà de ses frontières mérite d’être relevée. Les grandes manifestations pour la paix, Basta ya ! en Espagne, les manifestations  pour la paix des femmes d’Irlande du Nord, avaient moins d’écho que les soutiens aux acteurs de la terreur.



La distance est parfois courte. Ainsi, le pont qui sépare Hendaye et Irun fait trois cents mètres. Cela suffit pour que les 829 victimes de l’ETA soient deux fois enterrées. Une fois au Pays Basque espagnol et une autre fois à Bayonne, par des « artisans de la paix ».















Cesare Battisti





Désormais emprisonné en Italie, il avoue ses quatre meurtres : un gardien de prison, un fonctionnaire de police et deux commerçants. Il demande pardon à tous. En Italie, droite et gauche le considéraient comme l’incarnation des années de plomb et ne comprenaient pas les Français pour qui il était un innocent persécuté par la justice italienne. Pour Philippe Sollers, B.H. Levy,  Fred Vargas, l’Italie dans les années 70 a vécu une « guerre civile ». François Hollande est allé lui rendre visite en prison. Cesare Battisti jurait à Fred Vargas qu’il n’était pas impliqué dans les meurtres de la PAC (prolétaires armés pour le communisme. « Je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé. Je n’ai même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux ». Fred Vargas n’a pas réagi à ces déclarations.



Un certain effet de répétition dans cette aventure. L’ETA et l’IRA avaient réussi à rassembler des soutiens importants parmi les intellectuels français. De grosses manifestations soutenaient les etarras et les républicains. De gauche à droite, du Figaro à l’Humanité, on fustigeait Margaret Thatcher qui refusait aux grévistes de la faim le droit de porter des vêtements civils qu’ils revendiquaient en tant que « prisonniers politiques ». Encore aujourd’hui, la mort de Bobby Sands s’inscrit très haut dans la liste des jugements négatifs sur la dame de fer.



Au Pays Basque français, une quasi-unanimité s’est faite autour des revendications des séparatistes basques et de grandes manifestations, à Bayonne et à Paris, ont demandé l’amnistie pour des personnes condamnées pour activités terroristes en bande armée. Les « artisans de la paix » qui regroupaient droite, gauche, insoumis… étaient caractérisés par la société basque espagnole comme des blanchisseurs de terreur. Mais ces opinions, les cris des associations  de victimes n’atteignaient pas les oreilles outre-Bidassoa.



Pour que de telles acceptations de la terreur soit possible, pour que des assassins puissent ^considérés comme des héros romantiques, la première condition est l’éloignement de leurs crimes. Les Merah, les frères Kouachi, n’attirent pas la même sympathie. Leurs crimes sont les mêmes mais s’ils demandaient un statut et des vêtements de prisonniers politiques, on peut prévoir des manifestations de moins grande ampleur que pour Bobby Sands. C’est qu’ils ont tué sur le sol français.



L’insensibilité de la société française à l’égard de la terreur infligée au-delà de ses frontières mérite d’être relevée. Les grandes manifestations pour la paix, Basta ya ! en Espagne, les manifestations  pour la paix des femmes d’Irlande du Nord, avaient moins d’écho que les soutiens aux acteurs de la terreur.



La distance est parfois courte. Ainsi, le pont qui sépare Hendaye et Irun fait trois cents mètres. Cela suffit pour que les 829 victimes de l’ETA soient deux fois enterrées. Une fois au Pays Basque espagnol et une autre fois à Bayonne, par des « artisans de la paix ».














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