« Suite
à des propos virulents et décalés de la part d'un spectateur qui souhaitait en
découdre, propos qui ont suscité des huées dans la salle, la représentante du
Fipadoc sur scène rappelait à ce monsieur que par définition, un documentaire
reflète le parti pris de son auteur et qu'il ne s'agissait pas ici de débattre
sur le fond politique du film.(mediabask
24 janvier 2020) »
Projection
de l’immense documentaire « Goulag » de Patrick Rotman et Nicolas Werth.
Il est compliqué de condamner les massacres quand ils sont perpétrés au nom de
principes généreux. Le nazisme, le napalm au Vietnam, le génocide arménien, pas
de problème. Mais le goulag, les camps au Cambodge, les prisons cubaines, c’est
plus difficile. Et comme exemple local, je cite la difficulté à condamner la
terreur d’ETA. Chaque fois que j’en parle, je provoque des huées de la part des
patriotes exaltés qui ne supportent pas qu’on touche à leur histoire héroïque. Comme
vous le savez, je ne m’en prive pas. Une de ces patriotes me l’a reproché avec
véhémence : « vous pourrissez tous les débats » m’a-t- elle
crié, très en colère. Puis elle a fui, à grands pas, elle ne voulait pas
discuter. De même que Media bask, la
pravda des blanchisseurs et des abertzale me reproche de vouloir discuter sur
le « fond politique du film », celui qui est un mausolée à la gloire
de l’organisation terroriste.
Ainsi s’est
abattu un grand manteau noir sur le Pays Basque français. Parler de la terreur
d’ETA, c’est « pourrir les débats », il est interdit de « débattre
sur le fond politique d’un film qui exalte une organisation terroriste ».
Voici ce qui
est acceptable, voici qui ne « pourrit pas le débat ». :
Quand Franco
est arrivé au pouvoir, un groupe de jeunes patriotes a fondé un groupe de
pacifistes (Ensemble pour le Triomphe de l’Amitié » ou ETA qui a décidé de
mener la lutte contre la dictature par des moyens pacifiques. Quand Franco est
mort, ils ont soutenu les conseillers municipaux, les journalistes, les
intellectuels, ils les ont aidés à traverser les rues sans danger. Ils ont aidé
les commerçants et entrepreneurs en difficulté en leur prêtant de l’argent (ils
appelaient ces prêts un impôt révolutionnaire). Grâce à eux, plus de mille
morts et des milliers de faillites ont été évitées. Ces activités ont été
considérées comme délinquantes par les gouvernements et un certain nombre de militants
d’ETA ont été emprisonnés. En 2011, ils ont décidé de renoncer à leurs
activités. Ils ont indiqué à des citoyens basques français les caches où ils
dissimulaient leurs crayons, leurs cahiers, leurs livres d’images. Tout le
monde s’est retrouvé dans une grande fête (Ensemble pour le Triomphe de l’Amitié)
en demandant la libération de prisonniers politiques, c'est à dire des
militants qui ont aidé les élus à traverser la rue sans danger.
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