samedi 25 janvier 2020

Ensemble pour le triomphe de l'amitié (ETA)


« Suite à des propos virulents et décalés de la part d'un spectateur qui souhaitait en découdre, propos qui ont suscité des huées dans la salle, la représentante du Fipadoc sur scène rappelait à ce monsieur que par définition, un documentaire reflète le parti pris de son auteur et qu'il ne s'agissait pas ici de débattre sur le fond politique du film.(mediabask 24 janvier 2020) »


Projection de l’immense documentaire « Goulag » de Patrick Rotman et Nicolas Werth. Il est compliqué de condamner les massacres quand ils sont perpétrés au nom de principes généreux. Le nazisme, le napalm au Vietnam, le génocide arménien, pas de problème. Mais le goulag, les camps au Cambodge, les prisons cubaines, c’est plus difficile. Et comme exemple local, je cite la difficulté à condamner la terreur d’ETA. Chaque fois que j’en parle, je provoque des huées de la part des patriotes exaltés qui ne supportent pas qu’on touche à leur histoire héroïque. Comme vous le savez, je ne m’en prive pas. Une de ces patriotes me l’a reproché avec véhémence : « vous pourrissez tous les débats » m’a-t- elle crié, très en colère. Puis elle a fui, à grands pas, elle ne voulait pas discuter. De même que Media bask, la pravda des blanchisseurs et des abertzale me reproche de vouloir discuter sur le « fond politique du film », celui qui est un mausolée à la gloire de l’organisation terroriste. 


Ainsi s’est abattu un grand manteau noir sur le Pays Basque français. Parler de la terreur d’ETA, c’est « pourrir les débats », il est interdit de « débattre sur le fond politique d’un film qui exalte une organisation terroriste ». 


Voici ce qui est acceptable, voici qui ne « pourrit pas le débat ». :


Quand Franco est arrivé au pouvoir, un groupe de jeunes patriotes a fondé un groupe de pacifistes (Ensemble pour le Triomphe de l’Amitié » ou ETA qui a décidé de mener la lutte contre la dictature par des moyens pacifiques. Quand Franco est mort, ils ont soutenu les conseillers municipaux, les journalistes, les intellectuels, ils les ont aidés à traverser les rues sans danger. Ils ont aidé les commerçants et entrepreneurs en difficulté en leur prêtant de l’argent (ils appelaient ces prêts un impôt révolutionnaire). Grâce à eux, plus de mille morts et des milliers de faillites ont été évitées. Ces activités ont été considérées comme délinquantes par les gouvernements et un certain nombre de militants d’ETA ont été emprisonnés. En 2011, ils ont décidé de renoncer à leurs activités. Ils ont indiqué à des citoyens basques français les caches où ils dissimulaient leurs crayons, leurs cahiers, leurs livres d’images. Tout le monde s’est retrouvé dans une grande fête (Ensemble pour le Triomphe de l’Amitié) en demandant la libération de prisonniers politiques, c'est à dire des militants qui ont aidé les élus à traverser la rue sans danger.

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