mercredi 28 mars 2012

gauche

Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche se congratulent du succès des meetings et de la montée dans les sondages. Du haut de ces succès, le candidat du Front de gauche, les légataires du Parti communiste commencent à parler haut et fort au Parti socialiste. Une partie des électeurs socialistes sont fascinés et regrettent que leur candidat, François Hollande, ne soit pas aussi fougueux que Jean-Luc Mélenchon. Il se dit aussi dans les rangs des militants socialistes que tant mieux, que le candidat à leur gauche ratisse des électeurs qui échappent au PS et qui seront ainsi mobilisés pour le second tour. Une partie de la droite reprend confiance : une influence accrue de la gauche de la gauche chasserait l’électorat modéré et permettrait le maintien au pouvoir d’une droite conservatrice en difficulté. Bref,  presque tout le monde est content, l’ami qu’on croyait disparu revient au bercail…

            L’histoire se répèterait-elle ? Pendant toutes les années où le parti communiste était plus fort que le parti socialiste, cette supériorité a permis à la droite de rester au pouvoir. Il a fallu que l’influence communiste soit réduite pour permettre à la gauche de l’emporter. Pendant toutes ces années, la droite valorisait l’impuissance d’une gauche de colère et dévalorisait la gauche de gouvernement et de réformes.

            Aujourd’hui, la crise permet la renaissance des grandes manifestations et des grands échecs électoraux. Les journées de grève générale et les assemblées bleu horizon. À gauche se retrouve, devant ces meetings enflammés, la panique d’apparaître comme trop modérée, de décevoir…

            Ce que représentent François Hollande et tous ceux qu’il a été capable de rassembler derrière lui est une gauche qui veut gouverner malgré toutes les difficultés. Une gauche qui dit la vérité en misant sur l’intelligence de tous ceux qui savent ce que le peuple peut gagner en qualité de vie et en dignité en portant cette gauche-là au pouvoir.

            Jean-Luc Mélenchon propose de prendre comme plate-forme l’impasse de la colère, l’annonce d’une révolution citoyenne qui a besoin d’un adjectif pour bien préciser qu’on n’y croie pas vraiment. Il reprend le flambeau de l’antisocialisme, il dénonce le réformisme comme danger principal pour une gauche révolutionnaire et citoyenne.

            Il n’y a pas le feu. On peut continuer ainsi, confier le pouvoir à la droite et la rue à la gauche, l’Élysée à l’UMP et la Bastille au Front de gauche. Les mieux protégés s’en sortent car ils ont les moyens de défendre leur qualité de vie. Les perdants seront d’abord les plus pauvres, les plus démunis, qui restent alors des sans-pouvoirs, des sans-droits, des sans voix.


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