mardi 20 mars 2012

je suis rassuré

Je suis rassuré


Deux soldats maghrébins, un soldat antillais, un professeur et trois enfants d'une école juive. Le crime de ce tueur en série est sans doute fou, mais d'une folie raciste. Tous les candidats arrêtent leur campagne par respect pour les victimes et leur famille.

Nous avons observé les dérives de cette campagne, Nicolas Sarkozy rivalisant avec Marine le Pen pour dénoncer les illégaux, les regroupements d'épouses qui ne parlent même pas français, les sans papiers qui peuplent nos prisons, nous avons bien entendu n'est-ce pas. Des déclarations imbibées de haine, qui montent à la tête, qui divisent la société française, qui déchaînent les passions. J'étais inquiet. Je me disais que ces discours allaient laisser des traces, affecter les foules inquiètes, tendre les relations sociales, ethniciser et criminaliser les comportements politiques. J'avais tort. On peut huer un travailleur illégal qui fait venir chez lui des enfants et leur mère qui ne parle pas français et toucher des allocations, mais de là à passer à l'acte, non. On ne tue pas pour ces raisons. On ne massacre pas des enfants. La réaction des candidats jouant avec le feu montrent qu'il ne fallait pas les prendre au sérieux. Ils veulent bien faire huer les étrangers, les immigrants illégaux, construire des prisons pour des délinquants roms, mais pas de tueries chez nous. Ils ont tous dit, "ce sont nos enfants", "c'est la république qui est atteinte". Ils l'ont dit. Moi, quand je les écoutais dans les meetings fiévreux, quand je les écoutais stigmatiser des étrangers, j'avais envie de crier "mais ce sont nos enfants, c'est la République toute entière qui est atteinte par vos propos". Il a fallu le massacre de ces étrangers pour découvrir qu'ils étaient nos enfants et que la République toute entière était atteinte par de tels propos. Maintenant ils l'ont dit, ils ne peuvent plus revenir en arrière.

Ce n'est pas la campagne présidentielle qui s'arrête. C'est le déferlement de stigmatisations et de haine. Les candidats auraient pu continuer à s'écharper sur les 35 heures, la réforme des retraites, la crise mondiale, les relations avec l'Europe sans manquer de respect à personne. Mais ils ne pourront plus utiliser les haines de l'étranger et la peur des autres. Par respect pour les victimes et leur famille. Parce que ce sont nos enfants, parce que c'est la République toute entière qui est atteinte. Ils l'ont dit.

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