mardi 4 mars 2014

séparation

On leur posait la question : quelle est la capitale de votre pays ? Les uns répondaient « Londres », les autres « Dublin ». Pendant la Première et la Seconde guerre mondiale, les uns se battaient aux côtés des Alliés, les autres prenaient officiellement position pour la neutralité. Les uns liaient la religion protestante à l’Etat, les autres souhaitaient un État catholique. Quand les uns meurent pour une autre patrie que les autres, la cohabitation est impossible, la société ne peut pas se construire, quel que soit l’État, les uns lui seront citoyens, les autres refuseront l’allégeance. Le suffrage universel ne résout rien. Quand on lui demande de faire partager des valeurs aussi fondamentales que l’appartenance nationale, le drapeau sous lequel on veut mourir, la religion identitaire, il apparaît en fin de course comme la dictature d’une majorité sur une minorité et le conflit ne cessera pas entre ces deux entités.


Quand la construction d’un État unique est impossible, il faut renoncer et partager. C’est ainsi que l’Irlande est partagée entre une Irlande majoritairement catholique et une Irlande du Nord majoritairement protestante. Cette séparation n’est satisfaisante pour personne. Les unionistes voulaient le maintien de l’Irlande toute entière dans le Royaume-Uni, les républicains voulaient l’indépendance de l’île toute entière. La partition s’est installée. Elle n’était pas satisfaisante, elle a évité une sanglante guerre civile. 

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