mardi 1 août 2017

on l'appelait l'emmerdeur




On l’appelait l’emmerdeur.







Une maison est incendiée à Hélette par de jeunes patriotes pour qui le Pays Basque n’est pas à vendre. Le maire d’Hélette proteste : les propriétaires étaient une bonne famille basque qui envoie ses enfants dans une ikastola. Une lettre ouverte protestant contre l’incendie recueille trente signatures, dont cinq conseillers municipaux de Biarritz. Pas une ligne de cette lettre dans les journaux locaux.


Un projet de bétonnage de la plage Marbella à Biarritz est contesté par huit mille signatures. Tous les jours ou presque, la presse locale rend compte de la fièvre. Le projet est retiré, on se congratule.


En 1960, au Lycée Saint-Louis, le proviseur marie sa fille. Cérémonie religieuse dans la chapelle du Lycée, sortie de la messe encadrée par les Cyrards en tenue. À l’époque, la classe de Saint-Cyr était connue pour ses sympathies à l’égard de l’OAS. J’envoie une lettre publique de protestation. Je suis convoqué par le proviseur, mes collègues me reprochent d’avoir troublé la tranquillité d’un établissement prestigieux.


Au mois de décembre prochain, une nouvelle cérémonie de soutien à l’égard des patriotes basques emprisonnés rassemblera tous les partis, tous les élus, anciens et nouveaux. Ils piétineront les tombes des cibles de l’ETA. Je porterai ma pancarte « je réclame pour les prisonniers basques les droits que l’ETA a refusés à ses victimes ».

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