samedi 5 août 2017

punir ou chanter?


En Irlande, dans les campagnes éloignées, la double signalisation s’interrompait parfois et ne restaient que les panneaux en gaélique que les touristes perdus recherchaient en vain sur leur carte routière.

Au Pays Basque dans les campagnes de l’intérieur, parfois de fougueux patriotes effacent les panneaux en français pour ne laisser que les noms basques indéchiffrables aux regards voyageurs.

Si on barbouillait de peinture noire les panneaux en gaélique ou en basque, personne ne se perdrait. Si on barbouille de peinture noire les panneaux en français ou en anglais, l’ombre de l’incompréhension s’abat sur une majorité d’excursionnistes. Telle est la réalité.

Comment faire ? La langue minorée n’est connue que par des bilingues. Elle ne se parle plus dans les cours de récréation ni devant les machines à café. Elle n’est plus indispensable. Les journaux en langue minorée feraient tous faillite s’ils n’étaient pas lourdement subventionnés. La plupart publient un mixte d’articles, basques, gaélique, français anglais.

Si les patriotes bascophones veulent se faire comprendre, ils doivent s’exprimer dans la langue majoritaire, Vous les défenseurs de la langue, regardez cette réalité. Posez-vous la question : pourquoi est-ce que je vais apprendre le basque ? Faites que ce soit un plaisir et pas un engagement politique, Faites que ce soit une ouverture et pas un sacerdoce. Une récompense et pas une punition. Une culture et pas une exclusion. Ne faites pas de la langue un carcan identitaire. Ne commencez pas par cette dérisoire maculation qui punit et exclut.


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