mardi 15 janvier 2019

contribution au grand débat




L’avantage de ce grand débat : il donne la parole à d’autres personnes que les gilets jaunes. Depuis deux mois : il y a les gilets jaunes et ceux qui les comprennent, qui les soutiennent. Et ce qui ressort de l’avant-débat : c’est que tout va mal.



Alors oui, les choses vont mal pour 20 % de la population, très mal pour dix pour cent et cinq pour cent sont à la dérive. Ça  veut dire que pour l’énorme majorité de la population, les choses ne vont pas si mal. Plus d’éducation, plus de soins, plus de loisir, plus de cultures. Et c’est parce que tout ne va pas à vau l’eau, que notre société est vivante. Qu’elle affronte de manière vive les injustices, les inégalités, les violences. C’est parce que notre système d’éducation est l’un des plus accueillants que l’on supporte mal les relégations. C’est parce que notre système de santé est l’un des moins inégalitaires que l’on supporte mal les difficultés d’accueil. Et la France est l’un des pays où la redistribution est la plus importante.



Nous avons la chance de vivre dans un environnement qui considère de manière majoritaire qu’une société se juge à la manière dont elle traite les  plus maltraités. Les minorités, les migrants, les galériens de la vie. Cette société, cet environnement, cette démocratie, méritent d’être défendus.



A tous ceux, séparatistes pour qui rien ne va tant que le Pays Basque reste dans la République, Insoumis qui ne supportent pas qu’un logement social ou une école démente leur catastrophisme,  nationalistes  qui ne sont à l’aise que dans la haine, une partie des gilets jaunes pour qui la révolte est une solution, je souhaite qu’ils ne réussissent pas à à saper le moral, des élus, des associations, des ONG, des bénévoles, des enseignants, des chercheurs, des travailleurs sociaux, des médecins, des animateurs, des syndicats et des entrepreneurs, qui passent leur temps, leur énergie, leur intelligence pour que tous les hommes et les femmes restent debout et marchent.



D’autres diront leurs urgences. Que ce débat, que ces revendications, n’abîment pas ce qui marche et qui est vital. L’Europe nous protège. On s’en rend mieux compte en observant ceux qui s’en éloignent. L’état providence nous protège et il doit mieux protéger les habitants qui vivent dans l’urgence.



La démocratie nous protège. Dans le cahier de doléances, je m’adresse à ceux qui oublient que les libertés sont le bien le plus précieux de ceux qui n’ont guère d’autres protections. Arrêtez les atteintes à la République, les attaques des élus, les insultes aux journalistes, les menaces. Vous abimez notre société, vous risquez de la transformer en sommes d’égoïsmes où les privilèges financiers, culturels, ou la force brutale, auront remplacé une société de droit.



D’une manière plus générale, je demande que soit tissé en permanence le lien politique et moral entre les revendications particulières et l’intérêt général. Au sommet bien sûr, pour les plus fortunés. Mais aussi pour tous les corps intermédiaires, pour les syndicats : tissez ce lien avec le bien commun.



 Seul ce lien peut éviter les demandes les plus démagogiques les revendications les plus folles et les égoïsmes les plus désastreux.



Voici ce que j’ai envie d’écrire aujourdhui dans le cahier de doléances.


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