lundi 7 janvier 2019

Munich


L’appel à manifester « pour les prisonniers » du 12 janvier 2019 renouvelle le Montoire de l’intelligence, le Munich des esprits, la grossière soumission à l’abertzalisme. Ainsi le « processus de paix » engagé au Palais d’Aiete en 2011 a « connu deux avancées historiques » : le 8 avril 2017 (le désarmement de l’ETA) et le 4 mai 2018 (dissolution de l’ETA).

 

La décision d’ETA du 20 avril 2011 de cesser le feu n’est même pas mentionnée. Or, dans toute l’histoire des batailles entre démocratie et terreur, la victoire de la démocratie est datée du cessez-le-feu des terroristes. La démocratie l’a emporté en Irlande quand l’IRA a cessé le feu. Elle l’a emporté en Colombie quand les FARC ont cessé le feu. En cessant le feu ce jour-là, ETA a officialisé sa défaite au Pays Basque. La démocratie l’avait emporté sur le terrorisme.

 

Tout le reste n’est que récit, habillage, décor, hallucinations. Que Jean-René Etchegaray Michel Veunac, Ghys Haye, Vincent Bru, après avoir passé les années de plomb dans leurs pantoufles au coin du feu, signent un appel où le cessez-le-feu  d’ETA n’est pas « une avancée historique », est une insulte grave aux victimes, aux familles, à tous ceux qui ont vécu dans la terreur pendant une génération. Que des élus puissent sortir en famille sans gardes du corps, pour Jean-René Etchegaray Ghys Haye, Vincent Bru et Michel Veunac, ce n’est pas une avancée historique puisque dans le même temps, ils se promenaient paisiblement avec leur famille, leurs amis.

 

Il ne faut surtout pas s’énerver. Remarquer que le nombre d’élus qui ont signé cette abdication a considérablement diminué. Que des élus qui avaient participé à la comédie du désarmement ont préféré s’abstenir.

 

Il ne faut pas s’énerver. Surtout pas. Mais parfois, je vous demande pardon, excusez-moi, quand je vois les visages souriants de Vincent Bru, Jean-René Etchegaray et Michel Veunac qui manifestent à côté des assassins dans les rues de mon beau pays, alors qu’ils n’ont jamais trouvé le temps de visiter le musée de la terreur au Pays Basque espagnol, il m’arrive parfois de m’énerver. Mais il ne faut pas.

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