vendredi 18 janvier 2019

gilet étoilé


Gilet étoilé

 

            Il avait promis de construire un mur au sud des Etats-Unis. Ce mur serait financé par le voisin mexicain. Cinq ou six milliards. Le voisin refuse. Le gilet étoilé se met en colère. Il me faut ce mur, il me faut ces cinq milliards. Comme le voisin refuse, il demande aux élus de voter la subvention. Les élus refusent. Ils disent que le mur ne servira à rien.

 

            Le gilet étoilé, qui avait sur d’autres sujets montré des signes d’irritation, devient fou de rage. Il se met à tourner jour après sur le rond-point du Capitole, à Washington. Il empêche la circulation des voitures. Il crie qu’il représente le peuple alors que les élus ne représentent pas le peuple. Il demande la dissolution des assemblées qui ne représentent pas le peuple.

 

            Tous les jours, en tournant autour du rond-point du Capitole, le gilet étoilé insulte les élus qui ne représentent pas le peuple. Il les traite de tous les noms. Il dit que le peuple américain, qui a déjà fait une révolution en 1776, montrera comment on renverse un pouvoir injuste. Le Gilet étoilé est particulièrement en colère contre les moyens d’information qui d’après leurs journalistes, ne voient qu’un seul gilet étoilé sur le rond-point.

 

            Les élus qui ne représentent pas le peuple ne cèdent pas. Alors le Gilet étoilé manifeste partout où des bâtiments officiels abritent des élus. Il détruit les distributeurs de banque et interrompt le versement des salaires de tous ceux qui travaillent pour les élus. Des milliers d’entreprises font faillite. Comme les cuisiniers de la Maison Blanche  ne travaillent plus, n’étant plus payés, le Gilet étoilé déjeune avec des hamburgers et des frites sur le rond-point. Il lève le bras chaque fois qu’une voiture passe et demande que les conducteurs l’encouragent en klaxonnant.

 

            Le Gilet étoilé en est je crois bien à l’acte 24 de sa campagne. Tous les jours il revient sur le rond-point. Il reçoit les encouragements de Salvini, de Mélenchon, d’Orban, de Marine Le Pen.

 

            Depuis que le Gilet étoilé occupe la Maison Blanche, les rapports de force ont remplacé les négociations. Les adversaires ne font plus partie de la solution, ils doivent être écartés. On ne discute pas avec eux. Il paraît que les élus organisent un vaste débat sur la nécessité ou l’inutilité du mur. Le Gilet étoile n’y participera pas. C’est un vaste enfumage, dit-il. Je ne demande qu’une seule chose, les cinq milliards pour construire le mur.

 

           

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