vendredi 8 février 2019

contribution au grand débat


Ma contribuions au grand débat  à Biarritz.





Depuis deux mois, j’entends une description du pays qui me donnerait envie d’émigrer au Venezuela. Du coup, je me tais, je me cache. J’ai honte. Parce que je vais bien.



Universitaire retraité, depuis vingt ans, les fonds publics m’ont versé un million d’euros. Je remercie ici tous ceux qui ont contribué à ma retraite par leurs impôts et leurs cotisations. J’ai pu survivre pendant ces vingt ans de retraite parce que j’ai été soigné, opéré, radiographié, échographié, prothésé, colloscopé, gratuitement. Je remercie ici ceux qui par leurs impôts et leurs cotisations, m’ont permis d’arriver à mon âge en bonne santé.



Je paie des impôts et la CSG et je suis content de contribuer ainsi à une augmentation du pouvoir d’achat des plus pauvres. Je me promène dans les rues de la ville et j’entends dans les cours de récréation les enfants jouer et crier, ces enfants qui sont éduqués gratuitement grâce à vos impôts et à ceux que je paie.



Je paie des impôts et contribue ainsi à tous ces festivals, expositions, activités culturelles, cinéma, qui font le charme de cette ville.



Je vais d’autant mieux que ma ville est une ville solidaire. Associations d’aide, épicerie sociale, centre d’accueil, banque alimentaire, logements d’urgence, croix rouge, secours catholique contribuent à tenir la société debout. Sur fonds publics, avec subvention, avec nos impôts.



Et tout ça dans une atmosphère citoyenne vibrante. Nos élus ont une chance immense : ils exercent leur activité dans une ville exigeante. Les travaux le long des plages, les ventes de bâtiments, les contrats avec l’hôtel du Palais, les constructions attendues de logements sociaux, tout se gère  sous le regard sourcilleux des habitants.



Cette société n’est pas tombée du ciel. Les citoyens s’engagent. Quand ils votent, ils tiennent les extrêmes à la marge. Notre conseil a voté contre une communauté d’agglo identitaire qui se révèle ingouvernable. Les citoyens manifestent, pétitionnent. Mais sans rien casser, sans rien brûler.



Telle est ma contribution au grand débat. Elle n’est pas contradictoire avec les doléances. Mais elle est complémentaire. Vivre ensemble, c’est partager les injustices, mais c’est aussi partager les contraintes et les bonheurs.


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