jeudi 14 février 2019

démocratie citoyenneté


 

 

 

Mon intervention au grand débat. Biarritz Bellevue, 14 février 2019

           

            La démocratie est un système qui nous protège, qui doit être défendu. Pour nous elle va de soi. On se rendra mieux compte qu’elle importe en observant les pays qui  s’en éloignent. La démocratie est le bien le plus précieux de ceux qui n’ont pas d’autres protections que la loi, que l’état providence, que la justice et l’état.

 

            De ce point de vue, je suis inquiet et je ne crois pas être seul. Il suffit que je pose la question pour que la réponse s’impose. Si cinquante mille personnes avaient manifesté pacifiquement dans toutes les provinces, sans brûler, sans casser, sans jeter de pavés, sans piller, est-ce que nous serions ici en train de discuter ? Est-ce que le gouvernement aurait pris des mesures d’urgence pour améliorer le pouvoir d’achat ?

 

            Les casseurs m’inquiètent parce qu’ils agissent avec l’appui d’une partie de l’opinion. Et nous commençons à intégrer ces actions criminelles si elles avaient une place légitime dans notre réflexion politique. Un incendiaire met le feu à la maison d’un élu de Biarritz. Ecoutez les réactions : c’est parce qu’il aurait approuvé les orientations budgétaires, ou qu’il aurait approuvé le contrat avec l’hôtel du Palais. La victime elle-même a intégré cette dérive ahurissante : ceux qui manifestent à la mairie sont des pyromanes, le journaliste blogueur devient un incendiaire. Il serait utile d’apprendre la différence entre des huées et une torche, entre les mots d’un article et un bidon d’essence. Dans notre société, il n’y a aucune raison, aucune justification à des actes criminels. Si chaque fois qu’on n’est pas d’accord avec une décision, qu’on est en colère contre une déclaration, contre une orientation, on mettait le feu, quelles villes ne deviendraient pas un tas de cendres ?

 

            Nous avons les moyens d’intervenir. Nous vivons sur un territoire qui a côtoyé la terreur et nous savons à quel point elle abîme la société pendant longtemps. Il faut quelques minutes pour détruire, il faut des mois, parfois des années, pour retrouver une société apaisée.

 

            Ne pas trouver d’excuse. Un incendiaire qui a l’appui d’une partie de l’opinion devient un héros. S’il est arrêté, c’est un martyr. Si personne ne justifie ou approuve, il reste ce qu’il est : un criminel. A la justice de faire son travail, aux citoyens de refuser l’engrenage. à nous de refuser l’oxygène qui permet aux casseurs de casser.

           

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