mardi 19 février 2019

la haine


J’avais neuf ans, une étoile jaune sur un manteau noir et je me rappelle ces adultes qui venaient me caresser les cheveux dans le métro. J’avais neuf ans et je me rappelle ce policier français qui est venu la veille de la rafle du vel d’hiv, nous prévenir qu’il fallait partir d’urgence. Réfugié dans la Creuse, j’avais dix ans et jamais je n’ai eu peur d’être dénoncé à la police de Vichy.



Je ne comprends pas la résurrection de cette haine. Mais il faut raison garder. De cette période que j’ai connue, l’antisémitisme était religion d’état. Aujourd’hui, L’antisémitisme est massivement rejeté par les institutions, les églises, les partis, l’ensemble de la population. Au niveau de l’état, des écoles, des institutions, personne ne le justifie, ne le légitime. Tout le monde demande : mais que peut –on faire pour lutter contre la haine ? Mais ce que vous faites ici. Ce que vous faites tous les jours, dans vos foyers, dans vos classes, dans vos partis, dans les repas de famille.



Il faut continuer. Et se rappeler tous les jours qu’on ne remplace une haine par une autre haine. En Allemagne nazie, la haine des Juifs n’était pas bon signe pour les tziganes ou pour les homosexuels. En URSS, l’antisémitisme d’état qu’on appelait antisionisme n’était pas bon signe pour les Ukrainiens ou pour les Tchétchènes.  Ceux qui pensent qu’on lutte contre l’antisémitisme en choisissant d’autres boucs émissaires se trompent lourdement.

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