vendredi 7 octobre 2011

le monde nous regarde

Projet d'édito pour alter EGO

            Trois rapports viennent d'être publiés en cette fin d'année 2011: Le premier est issu de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy). Plusieurs personnalités ayant participé à l'élaboration de ce rapport, dont des anciens présidents latino-américains, préconisent une dépénalisation des drogues et une légalisation du cannabis. La guerre contre les drogues a été perdue, il faut une autre politique. Le second sous la direction de Martin Hirsch demande une protection sociale universelle. Il démontre avec de solides arguments que la solidarité avec les plus pauvres n'est pas seulement une exigence humanitaire, elle est économiquement rentable, l'une des conditions du développement pour un pays et pour l'ensemble de l'humanité. Le troisième rapport, sous la direction de Gilles Kepel (Banlieue de la République), étudie l'évolution de l'islam dans les banlieues françaises. La montée réelle des pratiques religieuse est mise en rapport avec la discrimination et la ghettoisation de certains quartiers. Pour la population qui y vit, la religion devient un moyen privilégié de survie et d'organisation sociale.
            En quoi ces trois rapports intéressent-ils notre activité à EGO?
            Ils portent sur notre quotidien: drogues, misère, dérives, discriminations…Nous savons que les graves difficultés que rencontrent les usagers peuvent être utilisées pour nourrir les peurs, les préjugés. Elles peuvent être utilisée pour stigmatiser les politiques d'aide sociale. Les politiques de solidarité sont dénoncées comme des invitations au déferlement de la misère du monde. Les réductions des risques sont accusées d'encourager la consommation sans limite. Les actions contre les discriminations deviennent des armes données aux ennemis de notre civilisation. La peur des drogues, la peur des pauvres, la peur des différences, deviennent des moyens de gouverner.
            Les trois rapports montrent le contraire. Ils montrent que ces sujets peuvent aussi être traités comme des sujets de réflexion, de recherche, d'intelligence durable, porteurs de solutions à long terme.
            Pour une institution comme la nôtre, qui fonctionne sous les regards du sensationnel, sous l'incompréhension parfois, avec un soutien et une sympathie construite lentement, patiemment, ces trois rapports sont précieux. Ils indiquent que des chercheurs, des hommes d'état, des institutions internationales nous regardent et nous disent: ce que vous faites est utile pour l'ensemble de la société. Continuez.


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