mardi 23 mai 2017

Manchester et Vittoria


Après Manchester, on parle respect des victimes. Le respect des victimes, c’est d’abord la punition des bourreaux et le silence des assassins.  J’habite le Pays basque, un pays où les bourreaux paradent sur les estrades. Un pays où des blanchisseurs de terreur que la presse nomme des « faiseurs de paix » dialoguent avec les dhijadistes locaux pour lessiver leur crime. Et tout le monde est à genou, tout le monde salue.

Quand je parle de la terreur basque, on me répond le GAL et la terreur d’état. La différence, voyez-vous, c'est que les assassins du GAL ont été jugés et emprisonnés, qu'un ministre a été jugé et emprisonné par la justice espagnole. Et que personne ne va manifester pour eux. Voilà la différence. Alors qu’au Pays Basque, des gens qui regardaient leurs chaussures au moment d’Hipercor ou de l’assassinat de Yoyès se mettent à dialoguer avec leurs bourreaux. Ceux-là même qui se solidarisaient avec les assassins de l’IRA qui mettaient Manchester à feu et à sang. Ces massacres que l’ETA saluait comme de hauts faits d’armes.

Au moment où il fallait parler, hurler, dénoncer la terreur de l’ETA, le Pays Basque français s’est tu. Au moment où il faut demander à l’ETA de demander pardon, de se dissoudre, le Pays Basque brandit des banderoles de soumission à la terreur.

Alors, frères basques, regardez les images de Manchester et voyez-y les images de massacres que vous blanchissez. Voyez–y les images de votre honte.

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