mardi 9 mai 2017

une porte ouverte


L’histoire nous arrive toujours de manière inédite. La porte qui s’ouvre n’est jamais celle qu’on attend. Quel était notre rêve depuis que nous avions rompu avec le grand soir et les matins qui déchantent ? Nous cherchions la fin des postures destructrices, conservatrices, la fin des colères mortifères. Nous n’en pouvions plus des camps qui s’affrontent en guerre civile, où chaque alternance commençait par la destruction de ce qui avait été accompli avant de repartir dans des directions opposées. Nous souhaitions un champ politique où s’affronteraient réformisme contre conservatisme, ouverture au monde contre repli identitaire, démocrates contre aristocrates, solidarité contre égoïsme, soif d’avenir contre nostalgie.

Venu de nulle part, inconnu il y a encore un an, Emmanuel Macron a su saisir les circonstances et nous ouvre la porte cadenassée. Nous avions réussi à terrasser un parti communiste désuet, mais les rêves de changements cauchemardesques n’avaient pas disparu. La phrase et les postures révolutionnaires renaissaient de leurs cendres au sein du parti socialiste, entravant les réformes, empêchant les débats. Le PC renaissait dans les habits de l’insoumission. Nous avons contribué à démasquer ses héritiers.

Nous avons contribué au naufrage du candidat socialiste choisi par les primaires. Les héritiers du PCF régressent en quatrième position. À droite, le retour des extrémismes nationalistes suivaient des routes parallèles. Fillon et Le Pen remplaçaient la devise républicaine par travail, famille, patrie. Dans les réunions, les assemblées, les manifestations, l’emporte toujours celui qui crie le plus, qui dénonce le plus. Et voilà qu’un changement fondamental a eu lieu. La droite qui flirtait avec l’extrême droite est défaite, les héritiers de Maurras sont à la peine, la rébellion communiste dont le flambeau a été repris par Mélenchon est reléguée en quatrième place, et le PS qui avait choisi la fronde s’enfonce dans les sous-sols.

Tous ceux qui voulaient renverser la table ont chu et la table a été renversée, sans eux et contre eux.

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