jeudi 26 octobre 2017

victimes de l'eta


Voici mon intervention le Mardi 24 octobre 19 heures, maison des associations de Glain, Bayonne à la réunion des faiseurs de paix.

« Je suis membre de La République en Marche. Le seul mouvement qui ne répond pas à votre appel. Mais il n’a pas encore pris position et je parle ici en mon nom personnel.

J’interviens sur la question des victimes. Ce qui est du domaine public : l’échange de lettres avec l’organisation clandestine. Ce qui est du domaine public, c’est l’appui venant du Pays Basque sud d’Otegi, de Sortu, de du nationalisme radical. Qui se félicite d’un désarmement avec l’appui de la société civile toute entière. Qui donne à vos manifestations valeur d’exemple pour le Pays Basque sud. Qui annonce avec enthousiasme son appui aux prochaines manifestations pour les prisonniers. De ce côté-là tout est clairement annoncé.

Les victimes vous en parlez. Là tout est beaucoup moins clair. Je ne vois aucune trace, aucune déclaration publique, aucune démarche en direction des associations de victimes. Je ne vois aucun message de leur part. Vous avez trouvé l’adresse de l’ETA. Les adresses des associations de victimes sont publiques. Quelle lettre leur avez-vous adressée ? Quelle invitation à  participer à vos réunions ? À témoigner de leur souffrance ? Quelle compassion pour les familles qui continuent de souffrir ? C’est pour ça que j’interviens.

Ce que je vous demande ici est un peu moins facile. C’est un peu plus compliqué, les applaudissements ne seront plus unanimes. Mais ce n’est pas impossible.  Je vous demande d’entendre les Basques outre Pyrénées. Ceux qui disent qu’on sort d’une prison, mais jamais d’un cimetière. Ceux qui font du roman de Fernando Aramburu Patria un énorme succès de librairie et un fait de société. Ces entrepreneurs qui il y a quelques jours tiennent conférence de presse pour dresser le terrifiant bilan de l’impôt révolutionnaire, les vies brisées et les familles ruinées. Les entendre et peut-être leur tendre la main. Je sais que ce sera compliqué après l’ivresse de l’unanimité.  Mais tant que ces actes seront absents de votre calendrier, vous me pardonnerez de penser que votre démarche est viciée par cet immense trou noir ».

À partir de cette intervention et plusieurs autres, les responsables ont donné des indications encore bien floues sur leur prise en compte des victimes de l’ETA. J’ai été invité à participer à l’une de ces commissions. Je vous tiendrai au courant.






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