vendredi 4 novembre 2011

démocratie

            En Tunisie et en Lybie se dessine l'avenir d'une société dominée par les valeurs de l'Islam, avec l'assentiment majoritaire des peuples. L'Occident accepte mal cette évolution. Les démocraties occidentales ont salué les soulèvements qui semblaient se faire au nom des règles démocratiques universelles. Une fois la victoire obtenue, oublié l'universel, retour à la religion et à la charia. La déception est grande.

            Les réactions se déclinent sur le modèle suivant: nous n'aimons pas trop, même pas du tout, mais c'est la démocratie, puisque c'est la majorité qui décide. Si les possibilités d'intervention sont minces, il nous reste le droit de refuser à une telle évolution le label. Un Etat auquel on appose un adjectif n'est pas démocratique même s'il a été élu par une majorité. Une République est une république point. Si elle est populaire, socialiste, nationale, musulmane, catholique, protestante, elle n'est pas une démocratie, parce que qu'elle exclut de la communauté nationale ceux qui ne partagent pas les croyances majoritaires.

            Pendant une centaine d'année, un État  élu par une majorité protestante en Irlande du Nord s'affirmait démocratique parce qu'il était élu par une majorité. Il ne l'était pas parce que les catholiques de Belfast étaient des citoyens de seconde zone du fait de leur appartenance religieuse. Les emplois, les carrières publiques et privées, étaient réservées d'abord aux protestants. Dans ces conditions, il s'agissait de la domination d'une majorité sur une minorité. La République d'Irlande se voulait non moins démocratique, mais elle abandonnait les services publics essentiels: santé et éducation, aux mains de la hiérarchie catholique, elle imposait à tous les valeurs d'une église: divorce interdit, contraception illégale, IVG criminalisé. Ceux qui ne partageaient pas ces valeurs étaient des étrangers dans leur pays.

            La différence avec les pays arabes est que personne n'aurait utilisé le terme de démocratie pour caractériser ces sociétés théocratiques et que ce refus a été l'un des facteurs des évolutions dans ce territoire d'Europe. Le regard critique du monde a aidé à une évolution heureuse vers la laïcité. Les pays arabes ne méritent ni plus ni moins.


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