mercredi 8 août 2012

ambiguïtés


Ambiguïtés

            Dans un système démocratique, les décisions politiques sont prises par des moyens démocratiques. Des hommes qui ne reconnaissent pas la légitimité de ce système ont recours aux armes pour atteindre leurs objectifs. Il est possible de discuter de l’avenir avec eux.  Il faut leur dire tout simplement « Nous discuterons de l’avenir avec vous quand vous aurez écarté la terreur comme méthode de discussion ».

            Aux journées de Corte, août 2012, se sont côtoyés des nationalistes divers et des partis politiques républicains, socialistes et UMP notamment. Ils discutent du statut de l’île, de la langue, de l’autonomie et de l’indépendance. Dans une atmosphère courtoise.

            Dans le même temps se poursuivent des attentats, des règlements de compte, des bombes et des morts. Activités criminelles qu’une partie des nationalistes qui discutent avec les partis politiques républicains refusent de condamner.

            Pour construire la paix, il faut que les armes se taisent. Il faut que les participants aux discussions sur l’avenir s’engagent à respecter les décisions prises démocratiquement. Si les discussions précèdent, cet engagement, alors on redonne de l’espace et de l’air à ceux qui pensent que certaines valeurs ne peuvent pas être soumises au vote, qu’une minorité détentrice de ces valeurs a le droit de court-circuiter la politique par l’emploi de la violence armée.

            En Irlande du Nord, au Pays basque, le processus de paix a pu s’engager quand les organisations paramilitaires ont décidé d’un cessez-le-feu unilatéral, durable, sans retour. On dépose les armes, on enlève les cagoules, on vient discuter sans pistolet.

            Ce n’est pas encore le cas en Corse. Les manifestations pour la langue, pour la culture, pour l’autonomie s’accompagnent d’une lugubre célébration des porteurs de terreur. En Irlande du Nord et au Pays basque, les responsables nationalistes ont clairement déposé les armes et ils demandent non moins clairement aux citoyens de dénoncer à la  police toute activité criminelle. Alors que viennent faire dans cette galère les élus de droite ou de gauche respectueux de la démocratie. Pensent-ils qu’ils contribueront ainsi à éteindre le feu ? Non, ils lui donnent légitimité.

            Le dilemme n’est pas entre participation ou boycott. Des élus peuvent décider de participer à des discussions avec des nationalistes. Mais ils doivent leur dire clairement que l’avenir ne peut pas s’élaborer avec des personnes qui n’ont pas écarté la terreur comme moyen de discussion et de règlements des conflits. Ils doivent leur dire clairement qu’une situation de paix est une situation où il est du devoir de tout citoyen de dénoncer à la police celui qui pose une bombe et qui tue. Et s’ils provoquent ainsi des réactions horrifiés, qu'ils répondent que c’est très exactement ce que Gerry Adams demande à ses partisans en Irlande du Nord.


                       
                       
            

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