On dit que jamais ne se
transformera une relation amoureuse égalitaire productrice de plaisirs
renouvelés sans rustine en relation de dépendance à cause de l’âge qui produit
des douleurs, des handicaps, des mauvaises humeurs, des malentendances, des
démangeaisons, des courbatures, des oublis.
Mais
pour que ça ne se produise pas, car toujours ça se produit, comment maintenir
vigilance et lucidité quand précisément vigilance et lucidité se dissipent ?
Nous connaissons les réponses, mais nous ne voulons pas les entendre.
Une
réponse est de ne pas commencer, car une fois que c’est commencé et que ça nous
plaît, la tendance est de poursuivre, de s’habituer, de ne plus pouvoir se
passer de l’autre et quand l’autre est différent, de continuer de croire que c’est
le même alors qu’il n’est plus le même.
Une
autre réponse est de partir, de couper, de s’éloigner justement au moment où
les énergies nécessaires pour le départ se sont englouties dans le naufrage des
années.
Parfois,
les deux vieillissent ensemble et sombrent ensemble, en se tenant la main. On
retrouve ainsi des couples qui ont traversé le désert, sont morts de soif, les
squelettes blanchis sont enlacés et quand le vent souffle plus fort, les os tintinnabulent.
Mais
la plupart du temps, l’anéantissement suit des rythmes différents. L’un marche
et l’autre roule. L’un voit et l’autre est aveugle. L’un entend et l’autre est
sourd.
Comment
faire ? Encore une question qui n’a pas de réponse, une question qui va
rejoindre l’immense cimetière des questions non résolus, des questions sans
réponse. Les questions précieuses qui font la vie. Et surtout que jamais il n’y
ait de réponse. Car les réponses ne peuvent venir que de menteurs, de
charlatans, de gourous et de despotes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire