J’ai connu
l’excitation de la révolution, l’excitation de la jeunesse ardente qui veut
escalader le ciel. L’excitation n’est plus de notre côté. Quand la droite était
au pouvoir, la vie politique à gauche était excitante : Nicolas Sarkozy
provoquait nos colères et nos dénonciations. Il y avait de l’excitation dans
les campagnes des primaires et dans le choix des candidats. Le succès du
pamphlet de Stéphane Hessel, Indignez-vous !
tenait sans doute à la recherche d’excitation disparue avec l’effondrement du
mur. La révolution n’est plus à l’ordre du jour. L’indignation, ça peut donner
Pépé Grillo en Italie, les montées des extrêmes dans toute l’Europe.
L’excitation, elle est à droite : avec le mouvement contre le mariage pour
tous. A gauche, on choisit des candidats et si on n’est pas directement
impliqué dans le gouvernement des hommes, on s’ennuie. A l’extrême gauche, on
porte des cravates rouges. L’excitation est à droite parce qu’elle a des
réponses simples comme l’étaient les nôtres naguère. Boucs émissaires, les
étrangers, les migrants, la peur à rassurer, les protections sociales comme
obstacles au modernisme. Et défendre les valeurs éternelles, travail, famille,
patrie. Le réformisme par définition est terrain de recherches, d’équilibres,
de compromis. Chaque étape crée de nouvelles questions, l’excitation est absente
de ce qui n’apporte pas des réponses affirmées, des certitudes flamboyantes.
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