mardi 28 mai 2013

excitation


J’ai connu l’excitation de la révolution, l’excitation de la jeunesse ardente qui veut escalader le ciel. L’excitation n’est plus de notre côté. Quand la droite était au pouvoir, la vie politique à gauche était excitante : Nicolas Sarkozy provoquait nos colères et nos dénonciations. Il y avait de l’excitation dans les campagnes des primaires et dans le choix des candidats. Le succès du pamphlet de Stéphane Hessel, Indignez-vous ! tenait sans doute à la recherche d’excitation disparue avec l’effondrement du mur. La révolution n’est plus à l’ordre du jour. L’indignation, ça peut donner Pépé Grillo en Italie, les montées des extrêmes dans toute l’Europe. L’excitation, elle est à droite : avec le mouvement contre le mariage pour tous. A gauche, on choisit des candidats et si on n’est pas directement impliqué dans le gouvernement des hommes, on s’ennuie. A l’extrême gauche, on porte des cravates rouges. L’excitation est à droite parce qu’elle a des réponses simples comme l’étaient les nôtres naguère. Boucs émissaires, les étrangers, les migrants, la peur à rassurer, les protections sociales comme obstacles au modernisme. Et défendre les valeurs éternelles, travail, famille, patrie. Le réformisme par définition est terrain de recherches, d’équilibres, de compromis. Chaque étape crée de nouvelles questions, l’excitation est absente de ce qui n’apporte pas des réponses affirmées, des certitudes flamboyantes.

 

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