Europe.
Le PS prépare une convention européenne. Les militants, une trentaine sur
quatre cents adhérents, viennent présenter des amendements au texte proposé. Les
responsables de la section CGO et les élus sont absents. La réunion se déroule,
tous les amendements sont critiques, toutes les interventions sont critiques
des institutions européennes. On applaudit François Hollande qui a vivement
réagi aux injonctions de Barroso. On est sourd à François Hollande quand il
soutient les réformes mises en place par Schröder. États-Unis. Pas une seule
intervention ne fait le bilan de ce qu’a apporté à tous la construction
européenne.
L’Occident
(Europe plus États-Unis) s’est longtemps enrichi en étant les maitres du monde.
L’Empire colonial des Français, Britanniques, Espagnols, a été source de rente
et un énorme marché captif. Le temps n’est pas si loin où quelques canonnières
réduisaient à néant les résistances chinoises à l’invasion des produits
occidentaux. Pour d’autres milliards d’hommes, un système totalitaire
paralysait les économies en Russie et en Chine. Aujourd’hui, ce rapport de
forces est terminé. Fini. La prospérité occidentale ne peut plus s’appuyer sur
une domination sans partage.
Face
aux nouvelles puissances émergentes, Inde, Chine, et bientôt l’Afrique, chaque
pays européen seul est démuni. Ensemble, ils forment une entité capable de
négocier avec les États-Unis, capable de peser sur les négociations internationales.
Ensemble, ils sont capables d’assurer la sécurité du commerce maritime menacé
par la piraterie.
Mais
nous sommes encore loin d’une Europe fédérée. Comment construit-on une société ?
Par la recherche d’un équilibre entre intérêts contradictoires. Par l’apprentissage
du dialogue. En apprenant à se mettre à la place des autres. En ne crispant pas
sur les intérêts égoïstes, de caste, de corporation, de classe. On est loin du
compte. Un seul petit exemple : les élus socialistes du Pays basque défilent
contre l’extradition d’Aurore Martin en contradiction avec le Parti socialiste
espagnol, sans jamais chercher à rencontrer les élus, les responsables, socialistes
outre Bidassoa. Quand une section socialiste invitera-t-il un travailliste
anglais, un socialiste allemand, un démocrate italien ? combien de
candidats non français dans les futures listes européennes ?
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