Seringues
Des
habitants de Seine Saint-Denis (where
else, il y a concurrence entre le 93 et la Goutte d'Or pour ces
choses-là, et le 93 semble l’emporter, pour le moment), des habitants de SSD donc
ont trouvé des seringues dans la cour de récréation d’une école maternelle. Leur
sang n’a fait qu’un tour. À juste titre. Les seringues, c’est l’hépatite et le
Sida, sans compter tout le reste. Les parents demandent des patrouilles de
police pour protéger la cour de récréation et ils ont raison. S’ils n’étaient
pas inquiets, ils ne seraient pas dignes d’être parents.
Une
fois qu’on aura placé un bouclier de CRS entre la cour de récré et les
seringues jetées, et je dis bien qu’il faut l’installer, ce bouclier, moi si j’avais
des enfants ou des petits-enfants qui risqueraient de se piquer avec une
seringue, je deviendrais fou. Une fois installé, est-ce qu’on se monte le
bourrichon en tournant en rond ou est-ce qu’on se met à réfléchir ?
Première
idée : le nombre d’usagers de drogue augmente et le nombre de seringues
dans l’espace public diminue. Dans la
Goutte d'Or, un temps fut, aujourd’hui révolu, où l’on ne
pouvait pas sortir sans trouver une seringue dans le ruisseau. Aujourd’hui, on
n’en trouve pratiquement pas. On trouve ça normal. Mais où se trouvent ces
seringues ? Une politique de réduction des risques, à laquelle s’est toujours
opposée une droite conservatrice (distribuer des seringues propres, c’est
encourager la consommation, comme les préservatifs encouragent le stupre, le
divorce encourage l’adultère, le mariage pour tous encourage l’homosexualité et
le droit d’avorter encourage la débauche), une politique de réduction des
risques donc a permis d’échanger des seringues propres contre des seringues
usagées et considérablement réduit le nombre de seringues jetées dans la rue. Ainsi
qu’elle a diminué le nombre de sidas, d’hépatite C et les abcès monstrueux.
Une
politique de réduction des risques, plus elle est efficace, plus elle provoque
des mécontentements. Quand il y avait des seringues partout, on ne les
remarquait même plus. Maintenant qu’elles ont disparu, quand on voit une, on
crie, on hurle. À juste titre.
Quand
les curés étaient pédophiles, les parents envoyaient tous leurs enfants au
catéchisme. Maintenant que les curés pédophiles sont en prison, le nombre de
catéchumènes a baissé.
Plus
on réforme, plus on mécontente. Quand tout est bloqué, on se résigne. Quand tout
se débloque, on s’impatiente. La politique est un métier difficile.
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