dimanche 5 mai 2013

la guerre est finie




            Jusqu’à la décision par l’ETA de déposer les armes en octobre 2011, les revendications culturelles et politiques nationalistes étaient obérées par le refus de condamner la lutte armée de l’ETA, soit par le soutien ouvert de ces activités, soit par la sympathie militante pour ses militants emprisonnés. Aujourd’hui, cette hypothèque semble levée. Puisque Bildu, le parti héritier de Batasuna, rend même hommage aux victimes de l’ETA. Dans cette période de transition, la confusion règne. Le candidat UMP porte localement un masque abertzale. Les élus socialistes protestent contre l’extradition d’Aurore Martin aux côté des élus de droite. La plate-forme Batera regroupe des élus de droite et des élus de gauche.  

            Pourquoi cette confusion ? D’abord parce que tous sont soumis au chantage moral des nationalistes : qui n’est pas avec moi est contre moi. Qui n’est pas pour la langue basque est jacobin centralisateur oppresseur colonialiste. Qui n’est pas pour le rapprochement des prisonniers est pour leur mort programmée. Chantage efficace, programmé, organisé, qui permet de fissurer un front républicain hostile à la violence terroriste et répugnant à la construction de nouvelles frontières au moment où l’Europe dissout les anciennes.

            Pour ajouter à la confusion, les choses se font sans être pensées. On assiste à des réunions sans être au premier rang. On soutient sans soutenir. C’est dans cette confusion que ceux qui s’accrochent à une ligne constante, les nationalistes basques, marquent des points et conquièrent de nouvelles positions.

            Au lieu de « répondre » il faut affirmer une politique. À partir de principes simples. Le Pays basque est culturellement pluriel et toute politique fondé sur un essentialisme basque ne peut que nourrir divisions et rancœurs. Le Pays basque dispose d’une culture à laquelle une partie de sa population est attachée et à  tous les niveaux, elle doit être soutenue. Le Pays basque est ouvert sur le monde et la majorité de la population qui l’habite et y travaille répugne à tout repli culturaliste. À partir de ces contradictions réelles, les négociations entre les pouvoirs publics et les associations, les institutions, les enseignants, les hommes et femmes de culture, peuvent aboutir à des décisions apaisées, le contraire de coups de force et de ruses de guerre.

            Actuellement, la position de Bildu et de Biarritz autrement est le contraire de l’apaisement : « je ne vis ni Espagne ni en France, je vis au Pays basque » dit un jeune nationaliste. « La frontière n’existe pas, il n’y a qu’un seul Pays basque ». De telles affirmations excluent la majorité des hommes et femmes qui vivent et travaillent ici.

            À l’opposé de ces déclarations martiales qui divisent, le candidat de gauche représente une position apaisée à l’égard de la langue, de la culture basques et de leur place dans les écoles. La guerre est terminée, il est temps de déclarer la paix dans tous les domaines.

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