lundi 24 septembre 2018

lignes rouges


Lignes rouges

 

 

Les habitants d’un pays, d’une région, d’un territoire, d’une communauté d’agglo, d’un bourg, d’un village, d’un quartier, ont le droit de croire, de pratiquer une religion, de refuser de manger du porc ou de la viande en général, de ne pas forniquer le jour du Seigneur ou de ne pas se masturber pendant Yom Kippour. Ils ont le droit de penser que le mariage entre deux personnes du même sexe est contre nature. Ils ont le droit d’estimer que chaque ovule, chaque spermatozoïde, est un être vivant et que chaque obstacle artificiel, chaque préservatif, chaque pilule anti contraception, chaque coïtus interruptus, massacre des millions de ces êtres vivants. Ils ont le droit de parler arabe, basque, gaélique. Ils ont le droit de penser qu’un etarra est un prisonnier politique et que lancer une bombe dans une école est un acte de piété.

 

En échange de ces libertés de croyance,  ils doivent accepter qu’aucune de ces croyances, aucune de ces pratiques, ne peut être imposée à l’ensemble du pays, de la région où ils vivent. Ainsi, ils peuvent refuser l’IVG, mais ne doivent pas l’interdire à ceux qui veulent y recourir. Ils peuvent se couvrir la tête d’un voile mais accepter qu’on puisse se promener dans tous les lieux publics cheveux au vent. Ils peuvent refuser de monter dans un TGV, mais pas l’interdire à ceux qui l’empruntent régulièrement.

 

Ce qui est inacceptable, c’est qu’une fraction de la population, même si elle est majoritaire, impose ses croyances à une autre fraction, même si elle est minoritaire. A Belfast, quand les protestants dirigeaient la ville, les jardins publics étaient fermés et les manèges cadenassés car il était interdit de se promener ou de s’amuser le jour du seigneur. Cela s’appelle dictature. La dictature d’une majorité sur une minorité. Quand une partie du pays impose ses croyances à tout le pays.

 

La question qui se pose au Pays Basque français est de déterminer quelles sont ces lignes rouges qu’il ne faut pas franchir sous peine de devenir un ghetto culturel, sous peine de cliver la société en vrais basques et en touristes. Sous peine d’une guerre civile larvée.

 

Quand des abertzale demandent des crédits et des salles aux contribuables, à vous et à moi, pour enseigner la langue, et qu’ils accrochent des cartes où la frontière qui sépare le Pays Basque espagnol et français a disparu, ils imposent à tous les habitants une conception identitaire de leur territoire. C’est une ligne rouge. Vous voulez des crédits ? Très bien. Les cartes sont celles de la République. Quand les patriotes effacent les noms français sur les panneaux, ils imposent leurs croyances à l’ensemble des habitants qui acceptent le bilinguisme, mais certainement le monolinguisme basque.

 

Quand les abertzale du Pays Basque français imposent à tous ses habitants une communauté d’agglo identitaire. Que ceux qui s’opposent à cette communauté sont insultés, déclarés ennemis du peuple basque, voici une autre ligne rouge qui a déjà été franchie. Car désormais, cette communauté d’agglo impose à l’ensemble de la population du territoire ses conceptions, demande l’officialisation de la langue basque, demande de soutenir les opérations de blanchiment de la terreur basque, crée des insignes qui séparent les locuteurs basques de ceux qui ne le parlent pas. Petit à petit, les jardins publics se ferment, les manèges se cadenassent, une partie de la population impose ses croyances, sa culture, à l’ensemble. Et fait régner une telle pression que les opposants n’osent plus s’exprimer de crainte d’être labellisés ennemis du peuple basque.

 

Comment lutter contre ces dérives ? D’abord les nommer pour ce qu’elles sont : des lignes rouges.

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