lundi 3 septembre 2018

nouvelle étape


2 septembre 2018

 

Le groupe des lanceurs d’alerte a explosé. Il n’existe plus. Pour une part, cette explosion est dûe à son succès. Seul à exprimer une voix divergente dans l’unanimité blanchissante, il avait toutes les raisons d’être entendu par les pouvoirs publics, par les médias. Il n’est plus seul. Est-ce qu’il est encore nécessaire ?

Nous étions suivis avec attention par les associations de victimes au Pays Basque espagnol soumises à une forte pression : les anciens terroristes demandaient : « pourquoi cette sortie du terrorisme apaisée et réconciliatrice du Pays Basque français n’est-t-elle pas possible chez nous ? ».  Désormais, cette étape est franchie. Nous nous dispersons, mais nos idées sont intactes. Nous entraînons dans notre chute les blanchisseurs. On peut célébrer notre victoire, mais ce serait de toute manière une célébration terminale. Notre raison d’être était d’exploser l’unanimité. Notre mode d’action : inlassablement, jour après jour, réunion après réunion, délégation après délégation, interpellations dans les rues et dans les salles : nous répétions aux alliés des blanchisseurs que leur suivisme était une insulte aux forces qui ont résisté à la terreur en Espagne. Dans cet objectif, un lien fort avec les victimes espagnoles était fondamental pour notre succès et pour la résistance au négationnisme.

Le groupe a réussi à détacher petit à petit des personnes politiques qui refusaient la soumission. Des élus se sont démarqués publiquement : Alain Robert, Brigitte Pradier. Des élus qui s’exprimaient silencieusement sont sortis du bois, comme Guy Lafite à la conférence de presse de Fernando Savater à Bayonne. Philippe Buono, responsable de La République en Marche au Pays Basque, d’autres militants de La République en Marche ont déclaré que les appels à manifester avec les blanchisseurs étaient une sottise. Que la sculpture funèbre était une faute insensée. Frédérique Espagnac, Colette Capdevielle, Florence Lasserre, ont boycotté la sculpture. Les soubresauts de cette discussion agitent les réunions de La République en Marche 64, remettent en cause les alliances, revisitent le passé, ravivent les blessures anciennes provoquées par le pacte MODEM/La République en Marche. Nous en sommes là. Aux membres de La République en Marche de s’investir et de participer à la discussion. La prochaine rencontre Macron/Sanchez  et les élections européennes rendront impossibles les postures, les ruses, les silences éloquents et les convictions silencieuses.
Curieusement, le débat n’agite pas les autres partis qui avaient vendu leur âme au diable abertzale. LR et Max Brisson  ne semblent pas comprendre le sens de la rencontre au sommet sur la question du post-terrorisme et cherchent à maintenir des liens avec les identitaires. Le PS pourrait profiter de la défaite des artisans les plus farouches de la soumission pour se refaire une santé, mais les rares socialistes qui ont exprimé leur désaccord sur l’orientation pro-blanchisserie, restent bien seuls et paraissent se résigner à chercher une sortie du côté de La République en Marche, aux côtés de Guy  Lafite et de moi-même. Ce qui complique les choses, évidemment, ce sont les tractations en vue des élections municipales. Pour les européennes, il suffira de déléguer le débat au national sans trop s’engager. Mais pour les municipales, il y aura des alliances bizarres, entre La République en Marche,  Modem, certains LR, et chacun voudra mettre la question identitaire sous le tapis. La reprise par EH Baï des revendications autonomes sera un des éléments du débat. La grande blanchisserie n’a pu fonctionner que parce que les uns et les autres ont mis de l’eau dans leur vin. Les abertzale étaient moins indépendantistes, les républicains moins jacobins. Maintenant chacun reprend ses billes.  

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