mardi 18 décembre 2018

pas content


            Si vous êtes contents, pas moi.

 

            Il y a des jours où la frénésie auto-construite nous entraîne là où nous ne voulons pas aller. Des jours où vingt personnes occupent un rond-point et les gens qui regardent pensent qu’ils assistent en direct à la prise de la Bastille. Des jours mauvais.

 

            Donald Trump a pris le pouvoir, légalement. Par les élections. Tous les jours il gazouille et à chaque gazouillis, le monde recule d’un pas. Le Royaume-Uni s’est retiré de l’Europe et tous les jours, l’immeuble patiemment construit se lézarde. C’est à la suite d’élections. Un referendum qui a connu tant d’insultes, tant de désinformation, tant de mensonges, qu’à côté les expressions publiques des gilets jaunes ont l’air d’un séminaire de recherches. Mais ils ont voté.

 

            Les gilets jaunes sont arrivés au pouvoir sans qu’il y ait eu vote. Ils montrent qu’un groupe de personnes déterminées, mues par une colère désinvolte, peut obtenir ce que des citoyens attentifs et engagés n’ont pas réussi à obtenir. Le chemin est désormais ouvert à toutes les aventures. Les policiers ont appris la leçon et se préparent à bloquer. Les lycées se sont mis à rêver eux aussi. Ils ont plus de mal parce que le pouvoir débloque quand ils bloquent. Alors que les gilets jaunes pouvaient bloquer à loisir. Après une société bloquée, voici la société bloquante.

 

            Quel rapport entre Donald Trump, le Brexit et les gilets jaunes ? À vous de voir. A vous d’entendre. Si vous en avez le courage, allez vous promener sur la toile, allez écouter les messages des gilets jaunes, et vous y trouverez la même indigence de pensée, la même vulgarité, que dans les gazouillis de Trump ou les éructations de Boris Johnson.

 

            Aujourd’hui, ils veulent un référendum d’initiative citoyenne. Et on les écoute. C’est une bonne idée. Les journalistes décortiquent. Les constitutionnalistes analysent. Les insoumis de gauche et les insoumis de droite applaudissent.

 

            Rappelez-vous. Ce n’est pas si loin. Les mêmes agités qui interdisaient la construction d’un aéroport à Nantes n’ont pas accepté les résultats d’un référendum d’initiative citoyenne dont le résultat ne leur plaisait pas.

 

            C’est pourquoi je ne suis pas content. Pourquoi je m’inquiète. Je constate que par des moyens légaux ou illégaux, des minorités goguenardes défient la République et la République ne se défend pas.

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