dimanche 17 mars 2019

après les champs

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Après les champs 17 mars


Les manifestants pour le climat étaient 45000 à Paris  Ils n'obtiendront rien parce qu'ils n'ont rien cassé, rien pillé, Ni agressé personne. Voici où nous en sommes et ce n'est pas glorieux. 

Nous sommes dans une espèce de folie collective avec une grande résignation. Hier samedi 16 mars, j'étais à Bordeaux. Place du  Parlement. A la terrasse. À prendre l'apéro. Une manif de gilets jaunes, suivis par quelques militants de la CGT, suivis par une escouade de policiers. À la terrasse, les conversations continuent, à peine si les regards se détournent. Nous sommes samedi, et comme tous les samedis. Tout est pareil, sauf que les trams ne roulent pas. Nous sommes samedi et comme tous les samedis, le ministre de l'intérieur et le premier ministre viennent constater les dégâts. Constater. Puis nous aurons un discours et peut-être quelques milliards de plus pour les retraités en bas de l'échelle ou pour les mères célibataires.

Voilà où nous en sommes. Un gvt qui négocie avec un millier de voyous et une société inerte. J'ai connu des sociétés où une avant-garde déterminée décidait de l'ordre du jour. C'était plus grave. Ils tuaient, ils ne contentaient pas de piller et de brûler. Il y avait mort d'hommes. Pendant deux générations, au pays basque espagnol et en Irlande du nord, la politique était structurée autour des actions terroristes. Plus rien d'autre ne comptait, plus rien d'autre n'était audible. Il y avait ceux qui soutenaient les terroristes, ceux qui soutenaient la police et l'armée, et une autre partie terrorisée ou résignée. Jusqu'au jour où la société s'est levée à manifesté et à crié basta. Suffit. D'énormes déferlements de foule qui criaient ça suffit. Privés de soutien, les groupes de bandits étaient asphyxiés. Ils sont arrêté de tuer, ils ont enterré leurs armes et ont même demandé pardon. 

Il n'y a pas de morts. Mais ce qui est en danger, c'est tout simplement la démocratie, la possibilité de vivre ensemble. Tout le monde va apprendre la leçon. Vous n'êtes pas contents? Une voiture qui brûle, une vitrine pillée et vous recevrez un chèque. 

L'issue? Pour le moment, le face à face est un gouvernement qui intervient pour rétablir l'ordre, la police, des procès. Et des gilets jaunes dépassés par les démons qu'ils ont réveillés. Et des hommes politiques qui les soutiennent et les encouragent. 

Un jour, des civils, des citoyens, des commerçants ou des mères de famille, un enseignant ou un médecin, un parti politique, diront , on n'en peut plus. Assez. Demain, dimanche, nous nous réunirons par centaines de milliers pour dire assez, basta, ça suffit. Demain peut-être. Aujourd'hui le face à face continue. Les sociétés basques et irlandaises sont désormais des sociétés où la politique à repris ses droits. Elles nous observent et regardent leur passé avec effarement. 


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