samedi 9 mars 2019

définitions


Les préjugés, les haines de l’autre, les xénophobies nous renseignent d’abord sur l’identité de ceux qui les portent et ne nous disent pas grand-chose sur ceux qui les subissent. La haine des catholiques dans l’Angleterre protestante, la haine des Irlandais dans l’Amérique WASP (White Anglo-Saxon Protestant), la haine des Musulmans dans les pays européens, la haine des juifs en Occident, la haine des bouddhistes en pays musulman, des musulmans en pays boudhiste, semblent confirmer cette hypothèse de travail. Voilà ce que nous ne sommes pas disent toutes ces haines.

Est-ce que cette hypothèse peut se vérifier dans les relations entre les êtres humains, entre les personnes d’une même famille, entre amis, entre membres d’un groupe ? Nous tous sans exception avons subi des accès de colère, des rancunes, des ressentiments, des paroles de haine, des accusations, des crises, des fâcheries, des insultes, Plus ou moins sévères, plus ou moins durables, mais qui les a jamais évités ? Très souvent, trop souvent peut-être, la personne qui subit ces agressions, ces haines, cherche dans son histoire, ses attitudes, ses comportements, les raisons de cette tourmente. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ? Mais si ces crises révélaient surtout et peut-être seulement la personne qui les déclenche, si elles disaient tout simplement, voici ce que je suis, voici comme je suis. Tu ne le savais peut-être pas, mais c’est ainsi que je me définis. Par la haine que je te porte, par la colère que tu provoques chez moi. Surtout, ne cherche pas dans ta vie les raisons de mon exaspération. Tu n’y es pour rien. Tu ne trouveras aucune parole, aucun geste, aucune action qui provoque ma rage. Mais grâce à toi, je me définis, je m’identifie, j’existe.

Ça ne marche pas toujours, mais ça peut aider à mieux dormir.

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