vendredi 8 mars 2019

progressophobie


Steven Pinker, Le triomphe des lumières, Les Arènes, 2019



D’un côté, tout va très mal. La guerre, la pollution le réchauffement climatique, le mondialisme, la perte des traditions. Pour Steven Pinker : la violence et la criminalité ne cessent de reculer. Les progrès de la médecine rendent la vie des terriens plus supportable et plus intéressante. Santé, éducation, niveau de vie, sécurité, droits de l’homme, démocratie : tout a avancé dans les trois derniers siècles. L’espérance de vie est passée de 40 à 70 ans. Il y a cent cinquante ans, 90¨de l’humanité vivait dans l’extrême pauvreté. Aujourd’hui : 10%. La majorité des humains vit en démocratie.

 Pourquoi le refus de reconnaître ces avancées  (que l’auteur nomme « progressophobie ») ? D’abord parce ce que chacun juge en fonction de son expérience personnelle et pas selon des études documentées. Ensuite : chacun choisit les évènements en fonction de ses propres convictions. Particulièrement évident chez les extrêmes politiques : l’état de la société est exécrable, il ne peut que s’aggraver. Ils diffusent les informations les plus alarmantes et taisent les autres.

Un livre utile contre droite conservatrice qui veut revenir aux valeurs traditionnelles et de s’enfermer dans les frontières. Utile aussi pour montrer que le capitalisme industriel dès lors qu’il est régulé, dès lors que les excès sont compensés par un état providence, est de loin le système le plus sûr pour améliorer la condition des  plus pauvres. Thèse démontrée par la prospérité des nations développées et par la réduction rapide de l’extrême pauvreté dans les pays émergents.

(Ce texte est un résumé de la recension du livre de Pinker par Laurent Joffrin, libération 7 novembre 2019.)

Je ne cesse de rappeler une discussion avec des vendeurs de Lutte Ouvrière, au métro Château Rouge. J’avais parié dix euros avec Brigitte. Ecoutez la suite : je m’approche des vendeurs et je leur pose la question suivante : y-a-t-il eu dans les cinquante dernières une mesure favorable aux travailleurs ? Une seule ? Ils sont trois. Ils discutent entre eux. Puis reviennent me voir. Non, pas une seule. Brigitte me tend son billet de dix euros.

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