samedi 23 février 2013

Communisme, nationalisme, nostalgie, regrets, jeunesse, actions.


Communisme, nationalisme, nostalgie, regrets, jeunesse, actions.


            J’avais six ans au moment du Pacte germano-soviétique et je n’ai aucun souvenir des discussions à la maison, s’il y en eut. Léon assis sur le même canapé, était assez grand pour en avoir des souvenirs précis. Son père était révolutionnaire bolchevique, depuis 1917, il était de toutes les révolutions. Quand Staline signa le pacte avec Hitler, son père, de rage, vira à l’extrême-droite. Léon passa sa jeunesse en conflit avec son père, car lui restait révolutionnaire et membre du PCF, jusque dans les années cinquante, quand Maurice Thorez imposa aux militants français la thèse de la « paupérisation absolue » de la classe ouvrière française. Léon était ingénieur, il faisait partie d’une commission économie du PCF, il ne fut pas convaincue et fut donc exclu du PCF. Moi, j’ai été exclu en 1981, à la suite de la rupture de l’union avec le PS. Beaucoup plus tard.

            Curieusement, le conflit fondateur sur le pacte mène Léon à trouver aujourd’hui des arguments en faveur du pacte germano-soviétique. Staline avait décapité l’armée et ce qui en restait n’était pas prêt à affronter une guerre avec l’Allemagne. La discussion aujourd’hui n’a de sens que si elle ne vise pas à réécrire l’histoire. Ni à remonter le temps. Aujourd’hui, l’histoire du Pacte est écrite. Elle s’appuie sur des archives. Aujourd’hui, nous savons que la direction du PCF a demandé aux autorités allemandes, dans la France occupée, la permission de faire reparaître l’Humanité. Aujourd’hui, nous savons que Staline a renvoyé en Allemagne les exilés antifascistes réfugiés à Moscou et qu’ils y furent exterminés. Nous savons tout ça. Nous pouvons nous amuser à rejouer les discussions d’antan. Nous serons alors comédiens et pas acteurs. Aujourd’hui, à ceux qui sont restés révolutionnaires et qui cherchent les braises imaginaires dans les cendres, s’ils oublient la demande de faire reparaître l’huma aux autorités allemandes, s’ils oublient le renvoi des antifascistes allemands par Staline, notre rôle d’acteur est de le leur rappeler. Gentiment. Calmement.

            Aujourd’hui, au Pays basque, nous ne pouvons pas non plus refaire l’histoire. Franco et sa terreur justifiant la naissance d’ETA. Nous ne sommes pas des comédiens. ETA a renoncé à la lutte armée. Le nouveau parti des patriotes basques a inscrit le dialogue comme seule et unique méthode d’atteindre l’indépendance du Pays basque. Un acteur demande gentiment et calmement : si vous renoncez à la lutte armée, à quoi bon conserver une armée ? Pourquoi ne dissolvez-vous pas l’ETA ? Pourquoi annoncez-vous la fin de la terreur avec les masques de la terreur ? 

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