L’unanimité
fait loi. Si Benoît XVI est salué par les chefs d’État, les rédactions, les pèlerins
de la Place Saint-Pierre, si tous applaudissent une décision courageuse, digne
de respect, preuve de liberté, c’est que l’annonce du retrait du Pape est une
décision courageuse, digne de respect, preuve de liberté. Quand on est au
sommet, renoncer, se cacher dans un monastère, ne doit pas être aisé. J’allais
me moquer. Présenter comme révolutionnaire la démission d’un haut dignitaire
qui ne peut plus se déplacer qu’appuyé sur trois ou quatre cardinaux, je
trouvais ces louanges un tantinet ridicule. J’avais tort. Voyez les chefs
politiques et les chefs religieux d’autres croyances, d’autres systèmes. Est-ce
que Fidel Castro a démissionné ? Grabataire, usé, il continue. Chavez
est-il prêt à renoncer ? Il faudrait davantage de métastases. SI Kadhafi, Ben
Ali, Moubarak, avaient été papes et que les pèlerins leur avaient crié « dégage »,
ils auraient envoyé les gardes du Vatican pour disperser la foule. En Chine et
en Union soviétique, on mourait, on ne démissionnait pas. Mao, Staline, Kim Il
Sung, Brejnev, n’étaient pas moins épuisés que Benoît XVI. Ils se sont
accrochés. Je rallie donc la foule qui s’incline devant la décision de Benoît
XVI.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire