vendredi 20 avril 2018

l'ETA se dissout


L’ETA se dissout et demande pardon.



Après avoir renoncé à toute activité depuis 2011, le clown triste a retiré son masque et annonce qu’il part à la retraite. L’ETA va annoncer la disparition de son absence. Pas au Pays Basque espagnol, mais au Pays Basque français, car c’est au Nord des Pyrénées que la société a fidèlement repris ses orientations et suivi ses campagnes. En récompense, l’ETA vient sur nos terres pour son dernier spectacle.

Depuis dix-huit mois, les « artisans de la paix » et tous les partis, associations et élus du Pays Basque français ont accepté le mot d’ordre de l’ETA et de ses amis : le Pays Basque ne serait pas en paix tant qu’il y aurait des armes et des prisonniers. Il reste la moitié des armes et tous les prisonniers restent en prison, et pourtant, l’ETA renonce à la guerre.

Non seulement l’ETA se dissout, mais elle demande pardon pour le mal et les souffrances qu’elle a causés. Quand nous demandions ce geste dans les réunions des « artisans de la paix », on nous répondait « il y a des souffrances et des victimes des deux côtés ».  Puis l’ETA demande pardon pour les victimes et les souffrances sans reprendre l’expression « des deux côtés ».

Les Dr Knock qui nous ont persuadés que nous étions en guerre vont nous persuader maintenant que la paix est le résultat de leurs gesticulations.

Pour résister aux miasmes d’une raison endormie, je vous suggère de prendre l’air et de réfléchir aux éléments suivants.

La dissolution de l’ETA est due à la résistance d’abord de l’Espagne et du Pays Basque espagnol et des manifestations pour la paix quand ce terme avait un sens. Elle est due aussi à l’activité conjointe des polices espagnole et française dont le résultat est qu’il y a dix fois plus d’etarras en prison qu’en cavale. Pendant tout ce temps, le Pays Basque français fixait ses espadrilles.

L’ETA et ses amis avait un problème : comment transformer une défaite militaire en victoire politique ? Impossible au sud où les blessures sont à vif. Au Nord, qui était en paix depuis longtemps, il fut possible d’organiser un spectacle sang et lumière.

Quelques rares personnes dénoncèrent l’opération de blanchiment de la terreur. Peu nombreuses, mais déterminées. Leurs messages circulaient sur les réseaux sociaux, parfois repris, parfois partagés. Elles ont manifesté contre l’installation de la sculpture de la honte, ont gâché la fête des amis de l’ETA, ont lancé une pétition qui a recueilli plus de mille signatures.

Des amis me disent que cette campagne n’a plus raison d’être. Ils se trompent.

Vous connaissez EPPK ? C’est l’association qui regroupe les prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée. En janvier, cette association a déclaré qu’elle coupait toute relation avec l’ETA. Nouvelle surprenante. Dans un très long texte alambiqué, EPPK disait qu’il n’était pas question pour elle de se repentir, de demander pardon. Elle acceptait des démarches individuelles de repentir sans les condamner, mais collectivement, non. L’explication de cette rupture vient aujourd’hui. L’ETA allait demander pardon, mais EPPK ne suivrait pas.

Donc, connaissant la propension de nos élus à courber l’échine devant les patriotes les plus radicaux, on peut craindre qu’ils se mettent dans les pas d’EPPK, qu’ils se fassent l’écho de leur refus, qu’ils évoquent à nouveau les « victimes des deux côtés », et qu’ils refusent le dialogue avec les associations de victimes des régions basques où il y en eut beaucoup.

On peut s’attendre à tout de la part de personnes qui ont manifesté derrière une banderole « nous les voulons à la maison », s’agissant de terroristes condamnés. De la part de personnes qui entouraient la hache, symbole de l’ETA, accompagnés d’Otegi et d’autres terroristes condamnés.

Alors à mes amis qui disent que cette campagne n’a plus de raison d’être, je leur dis amicalement le Pays Basque français n’est pas du tout à l’abri des replis identitaires qui risquent de détruire l’Europe.

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