Cher vieux combat
J'ai regretté l'unanimité sur le projet socialiste car elle frustrait les militants d'un débat sur le fond de notre politique. Le PS n'est pas unanime, il ne l'a jamais été et la question qui le divise est aussi ancienne que le mouvement ouvrier. Le parti socialiste s'est toujours partagé entre les militants révolutionnaires qui avaient honte de gouverner et les militants réformistes qui gouvernaient sans faire la révolution. Même les métaphores témoignent de la recherche éperdue d'un appui populaire. Gouverner c'était et c'est toujours "mettre les mains dans le cambouis" alors qu'il y a belle lurette que l'huile lourde n'est plus la caractéristique principale du travail salarié.
Jules Guesde contre Jean Jaurès, Léon Blum contre Marcel Cachin au congrès de Tours, Laurent Fabius contre le traité européen et aujourd'hui Arnaud Montebourg contre Hollande-Aubry. Pour Arnaud Montebourg, il n'y a pas de différence entre le socialisme d'accompagnement et la droite. "Socialisme d'accompagnement", signifie "de gouvernement" puisque Montebourg place pêle-mêle Zapatero, Christine Lagarde, DSK, François Hollande et Martine Aubry parmi les "gestionnaires" qui ont "théorisé leur propre impuissance" et sont "solubles dans la mondialisation". Contre l'impuissance et la passivité gestionnaire, Montebourg représente un président créatif, innovant, qui rendra la politique plus forte que la mondialisation. Ce qu'il nomme "démondialisation", par la mise sous tutelle du système capitaliste et bancaire et son remplacement par un capitalisme coopératif. Tout seul pour une tâche aussi immense? Bien sûr que non: il aura à ses côtés Jean-Luc Mélanchon, Nicolas Hulot, Christiane Taubira et Jean-Pierre Chevènement.
Avec un tel programme, on aurait supposé un refus du projet socialiste, ou une abstention, une absence, un vote blanc,, une hésitation. Non. Comme tout le monde, il a voté pour. Adopté à l'unanimité.
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