mardi 17 mai 2011

dsk

DSK Le candidat qu'hier encore je soutenais pour les élections présidentielles est en prison accusé d'avoir agressé sexuellement une femme de chambre. Faut-il en parler maintenant qu'il est à terre après l'avoir encensé quand il était tout en haut? S'il s'avère que toute l'affaire se réduit à un piège, mes paroles me reviendront en boomerang. Mais indépendamment de l'affaire, il y a ce que je savais et dont je me contentais de parler entre amis comme s'il s'agissait uniquement d'une question privée et non pas politique. Il avait une attitude agressive et méprisante à l'égard des femmes qu'il croisait. Surtout des jeunes femmes, journalistes, secrétaires… Son comportement à l'égard des femmes de pouvoir changeait totalement. On n'a jamais entendu parler d'agression à l'égard de Margaret Thatcher, d'Angela Merkel ou de Martine Aubry. Pulsion dites-vous? Si c'était une pulsion incontrôlable, il aurait pu se jeter sur Christine Lagarde. Mais non. Ce furent toujours des femmes en situation d'infériorité par rapport à lui.

Si une personne insulte ou maltraite ou agresse une autre personne pour son appartenance religieuse, pour la couleur de sa peau, pour son origine ethnique, elle est passible de condamnation. C'est juste. Mais on peut insulter, agresser ou maltraiter une autre personne pour son appartenance sexuelle à à des risques minorés. Si Roman Polanski avait été poursuivi pour avoir insulté un noir ou un juif ou un arabe, les soutiens d'amitié et de sympathie eussent été moindre. Un ministre peut raconter son tourisme sexuel et rester ministre. Il n'aurait pas pu raconter sa participation à des pogroms racistes.

Oui, la mise en examen, l'emprisonnement de DSK est un tremblement de terre. Un coup de tonnerre. Mais sur quel point? Sur le choix du personnel politique. Sur la manière dont nous vivons en France dans un système où l'appartenance à l'élite politique vous fait rentrer dans une aristocratie privilégiée et intouchable. Le droit de cuissage n'a pas disparu. Depuis Saint-Just et Robespierre, on craint la vertu en politique. Pourtant, le mouvement féministe, lorsqu'il clame que le privé est politique, ne restreint pas le champ des libertés. Il a revendique l'autonomie et la citoyenneté pour une moitié de l'humanité.

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