dimanche 14 avril 2013

tempête au centre


Les économistes qu’on pourrait classer à droite  pensent que le marché, sans intervention de l’Etat, est le plus efficace pour lutter contre la pauvreté. Les richesses produites irriguent toute la société. Stiglitz fait partie des économistes qui ne font pas confiance, qui pensent que le marché ne se soucie pas de pollution, par exemple, ou de recherches fondamentales. Il pense que la réduction des inégalités et la lutte contre l’extrême misère coûte moins que les politiques conservatrices. Car les inégalités coûtent cher, en conséquences sociales, en maladies, en conflits, en violence. Il est de l’intérêt de tous que l’Etat intervienne.

Tuer le marché, perturber la concurrence, crée les conditions d’une société dictatoriale, Pinochet ou Poutine, Staline ou Hitler. Le laisser-faire, poussé jusqu’à l’extrême, pousse à cette solution, les plus forts sont toujours  plus forts, les riches toujours plus riches, le peuple est mécontent, il se révolte et arrivent au pouvoir des chefs de guerre ou de clan. Je ne veux pas être gouverné par les émules de Chavez. Les deux directions dont je ne veux pas sont incarnées en France par Mélenchon et Sarkozy/Le Pen. François Hollande est au centre, là où les vagues se heurtent. Dans le chaudron. Dans les circonstances actuelles, où tout pousse vers l’extrémisme, le repli égoïste,  être au centre gauche est la position la moins populaire. Il faut combattre les impasses de la colère et les crispations corporatistes. Imposer le compromis là où tout pousse à l’affrontement.

La politique, le long travail de conviction, de dialogue, prend encore plus d’importance au moment où elle semble échapper y compris aux militants. Expliquer longuement, patiemment, rudement, les choix. Des exemples ? à la pelle. Devant les familles en détresse, avec des enfants à l’hôtel ou dans la rue, expliquer qu’il est de l’intérêt de tous de ne pas tous les reloger ensemble dans les mêmes ensemble, exige une force de conviction peu commune quand la pression sur le logement social est forte.

Le gouvernement doit faire de la politique, et le parti majoritaire aussi. Que la ligne soit claire et défendue. Quand je vois au conseil national du PS une délégation d’ouvriers de PSA  envahir la réunion et que deux ou trois élus se lèvent pour les applaudir, mon sang ne fait qu’un tour. On peut discuter. Valait-il mieux Mélenchon à l’intérieur du PS ou à l’extérieur ? Le PC dans la majorité ou dans l’opposition ? Quand Marie Noëlle Lienemann se leve pour applaudir, je préfèrerais la voir dans un meeting avec Pierre Laurent et Mélenchon, au moins les choses seraient claires.

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