Les
économistes qu’on pourrait classer à droite pensent que le marché, sans intervention de l’Etat,
est le plus efficace pour lutter contre la pauvreté. Les richesses produites
irriguent toute la société. Stiglitz fait partie des économistes qui ne font
pas confiance, qui pensent que le marché ne se soucie pas de pollution, par exemple,
ou de recherches fondamentales. Il pense que la réduction des inégalités et la
lutte contre l’extrême misère coûte moins que les politiques conservatrices. Car
les inégalités coûtent cher, en conséquences sociales, en maladies, en
conflits, en violence. Il est de l’intérêt de tous que l’Etat intervienne.
Tuer
le marché, perturber la concurrence, crée les conditions d’une société dictatoriale,
Pinochet ou Poutine, Staline ou Hitler. Le laisser-faire, poussé jusqu’à l’extrême,
pousse à cette solution, les plus forts sont toujours plus forts, les riches toujours plus riches,
le peuple est mécontent, il se révolte et arrivent au pouvoir des chefs de
guerre ou de clan. Je ne veux pas être gouverné par les émules de Chavez. Les
deux directions dont je ne veux pas sont incarnées en France par Mélenchon et
Sarkozy/Le Pen. François Hollande est au centre, là où les vagues se heurtent. Dans
le chaudron. Dans les circonstances actuelles, où tout pousse vers l’extrémisme,
le repli égoïste, être au centre gauche est
la position la moins populaire. Il faut combattre les impasses de la colère et
les crispations corporatistes. Imposer le compromis là où tout pousse à l’affrontement.
La
politique, le long travail de conviction, de dialogue, prend encore plus d’importance
au moment où elle semble échapper y compris aux militants. Expliquer
longuement, patiemment, rudement, les choix. Des exemples ? à la pelle. Devant
les familles en détresse, avec des enfants à l’hôtel ou dans la rue, expliquer
qu’il est de l’intérêt de tous de ne pas tous les reloger ensemble dans les mêmes
ensemble, exige une force de conviction peu commune quand la pression sur le
logement social est forte.
Le
gouvernement doit faire de la politique, et le parti majoritaire aussi. Que la
ligne soit claire et défendue. Quand je vois au conseil national du PS une
délégation d’ouvriers de PSA envahir la
réunion et que deux ou trois élus se lèvent pour les applaudir, mon sang ne
fait qu’un tour. On peut discuter. Valait-il mieux Mélenchon à l’intérieur du
PS ou à l’extérieur ? Le PC dans la majorité ou dans l’opposition ? Quand
Marie Noëlle Lienemann se leve pour applaudir, je préfèrerais la voir dans un
meeting avec Pierre Laurent et Mélenchon, au moins les choses seraient claires.
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