dimanche 14 janvier 2018

identités


Si vous définissez un Juif par sa langue (le yiddish) et sa religion, il n’y a presque plus de Juifs en France. Si le vous définissez par le territoire, la majorité des Juifs n’a pas de territoire et n’habite pas Israël. Par son soutien au sionisme ? Minoritaire. La circoncision ? Une définition qui exclut les femmes, et inclut la majorité des Musulmans et un grand nombre de Nord-américains. Le sang ? Trop de mariages mixtes. Si vous définissez un Basque par sa langue, la majorité des Basques ne la parle pas. Par son territoire ? Il y a plus de Basques qui vivent en dehors des frontières basques qu’à l’intérieur.  Par son soutien au nationalisme ? Il est minoritaire. Par son rhésus négatif ? Il ne reste plus grand monde.

Il faut donc trouver d’autres définitions. Ou plutôt admettre qu’une définition est impossible. Toutes les définitions excluent.

Je propose deux définitions non-excluantes :

La première : Est Juif ou est Basque celui qui se définit comme tel. Chacun décide et j’aimerais bien rencontrer quelqu’un qui me dise : non, tu n’es pas basque. Au nom de quoi ? La langue, le territoire, le nationalisme ? Le rhésus non négatif ?

La seconde : Est Juif ou Basque celui qui se pose la question « qu’est-ce qu’un Juif » ou « qu’est-ce qu’un Basque ». Si vous vous posez la question « qu’est-ce qu’un Juif », vous êtes Juif. Si vous vous posez la question « qu’est-ce qu’un Tchéchène ? » vous n’êtes ni Juif ni Basque. Vous êtes tchétchène. La question « qu’est-ce qu’un Irlandais » vous accorde l’identité irlandaise.

Donc, si je me pose la question « qu’est-ce qu’un Basque ? » et que je réponds « je suis basque », je suis deux fois basque, parce que je me pose la question et parce que je décide de l’être.

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