samedi 3 août 2019

alliance étouffante


Il n’est pas interdit d’avoir de l’ambition pour notre ville. Il n’est pas interdit de déplorer la faiblesse du débat politique au Pays Basque français. Pourquoi ? Les habitants, les élus de Biarritz ont les mêmes neurones, les mêmes formations, ont suivi les mêmes écoles, ils réfléchissent, ils débattent, ils sont cultivés. Pourquoi ce niveau de culture ne se reflète-t-il pas dans le débat politique ?



Les élections européennes ont révélé ce vide terrifiant. Pratiquement pas de réunion publique, le débat se limitait aux écrans. Avez-vous entendu un seul élu, un seul, donner un avis, lancer une invitation, conseiller un vote, pour cette élection ? Personne. A Part EH Baï qui conseillait l’abstention.



Suggérons une raison à cette désertification idéologique. Les alliances entre les partis traditionnels et les courants identitaires paralysent la réflexion politique sur les sujets politiques les plus importants. Le ralliement des élus, des partis politiques sur notre territoire, aux revendications identitaires et nationalistes, notamment sur la question du territoire (ethnique), de la langue (marqueur d’identité) et des prisonniers basques (blanchissage), leur ligote les mains et les esprits et les empêche de penser. Politiquement, c’est une catastrophe. Un vide qui nous empêche de respirer.



Comment voulez-vous que ces rassemblements autour des prisonniers jugés et condamnés pour activités terroristes permettent une réflexion sur l’Europe dont l’un des valeurs fondamentales est la lutte contre toutes les atteintes à la démocratie ? Le silence sur les élections européennes était inscrit dans les grandes déclarations des « artisans de la paix » qui dénonçaient la coopération des gouvernements français et espagnols dans la lutte antiterroriste. Le silence sur le G7, la défense politique et idéologique d’un tel sommet, est inscrit dans les silences des élus devant le courant abertzale qui dénonce en permanence les politiques européennes.



 Ainsi sur le logement, un problème majeur. On peut dire et répéter que le Pays Basque est « colonisé » par les touristes « étrangers ». On esquive alors la réalité : ce sont d’abord les habitants d’ici qui vendent, qui achètent, qui louent, qui sous-louent. S’il y a colonialisme, c’est d’abord un colonialisme basque. L’autonomie ou l’indépendance ne contribuera en rien à trouver une solution.



Sur la langue : si le recul du basque est le résultat de l’impérialisme jacobin centralisateur, alors, la bataille pour la langue consiste à réclamer à l’état, à créer des structures administratives. Et certainement pas à créer un désir et un plaisir d’apprendre. D’ailleurs, qui parmi les élus de notre ville, si ardent à défendre le basque, fait l’effort de l’apprendre ? De promouvoir sa littérature ?



Le résultat est connu : les débats municipaux  seront nettoyés de tous les sujets qui fâchent. La présence du maire dans les manifestations « pour les victimes des ceux côtés » n’est pas un sujet municipal. La question de la langue n’est pas un sujet municipal. Ou plutôt : l’aide au développement du basque est un fait de nature qui ne souffre aucun débat. Et ainsi de suite. Logement, culture, il ne faut surtout pas aborder des sujets qui fâchent. Pendant ce temps, le séparatisme basque marque des points.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire