Il n’est pas
interdit d’avoir de l’ambition pour notre ville. Il n’est pas interdit de
déplorer la faiblesse du débat politique au Pays Basque français.
Pourquoi ? Les habitants, les élus de Biarritz ont les mêmes neurones, les
mêmes formations, ont suivi les mêmes écoles, ils réfléchissent, ils débattent,
ils sont cultivés. Pourquoi ce niveau de culture ne se reflète-t-il pas dans le
débat politique ?
Les élections
européennes ont révélé ce vide terrifiant. Pratiquement pas de réunion
publique, le débat se limitait aux écrans. Avez-vous entendu un seul élu, un
seul, donner un avis, lancer une invitation, conseiller un vote, pour cette
élection ? Personne. A Part EH Baï qui conseillait l’abstention.
Suggérons une
raison à cette désertification idéologique. Les alliances entre les partis
traditionnels et les courants identitaires paralysent la réflexion politique
sur les sujets politiques les plus importants. Le ralliement des élus, des
partis politiques sur notre territoire, aux revendications identitaires et
nationalistes, notamment sur la question du territoire (ethnique), de la langue
(marqueur d’identité) et des prisonniers basques (blanchissage), leur ligote
les mains et les esprits et les empêche de penser. Politiquement, c’est une
catastrophe. Un vide qui nous empêche de respirer.
Comment
voulez-vous que ces rassemblements autour des prisonniers jugés et condamnés
pour activités terroristes permettent une réflexion sur l’Europe dont l’un des
valeurs fondamentales est la lutte contre toutes les atteintes à la
démocratie ? Le silence sur les élections européennes était inscrit dans
les grandes déclarations des « artisans de la paix » qui dénonçaient
la coopération des gouvernements français et espagnols dans la lutte
antiterroriste. Le silence sur le G7, la défense politique et idéologique d’un
tel sommet, est inscrit dans les silences des élus devant le courant abertzale
qui dénonce en permanence les politiques européennes.
Ainsi sur le logement, un problème majeur. On
peut dire et répéter que le Pays Basque est « colonisé » par les
touristes « étrangers ». On esquive alors la réalité : ce sont
d’abord les habitants d’ici qui vendent, qui achètent, qui louent, qui
sous-louent. S’il y a colonialisme, c’est d’abord un colonialisme basque.
L’autonomie ou l’indépendance ne contribuera en rien à trouver une solution.
Sur la
langue : si le recul du basque est le résultat de l’impérialisme jacobin
centralisateur, alors, la bataille pour la langue consiste à réclamer à l’état,
à créer des structures administratives. Et certainement pas à créer un désir et
un plaisir d’apprendre. D’ailleurs, qui parmi les élus de notre ville, si
ardent à défendre le basque, fait l’effort de l’apprendre ? De promouvoir
sa littérature ?
Le résultat
est connu : les débats municipaux seront
nettoyés de tous les sujets qui fâchent. La présence du maire dans les
manifestations « pour les victimes des ceux côtés » n’est pas un
sujet municipal. La question de la langue n’est pas un sujet municipal. Ou
plutôt : l’aide au développement du basque est un fait de nature qui ne
souffre aucun débat. Et ainsi de suite. Logement, culture, il ne faut surtout
pas aborder des sujets qui fâchent. Pendant ce temps, le séparatisme basque
marque des points.
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