Lendemain de fête
Deux remarques.
La première : quand les
organisateurs d’une manifestation négocient avec les pouvoirs publics les lieux et les modalités de leur
manifestation, elle se passe sans violence. A Biarritz pour le G7, les casseurs
ont été isolés.
La seconde. Il faut avoir de la
constance et des convictions pour refuser la violence. Devant les écrans des journaux
en continu : des heures et des heures, les caméras ont suivi deux cents ou
trois cents manifestants à Bayonne en guettant avec avidité celui qui le
premier lance un pavé, avec gros plan sur les canons à eau, sur les masques
protecteurs.
Depuis le début du contre G7, en
revanche, quelques minutes sur les débats des ateliers à Irun.
Qui est responsable ? Pas
les organisateurs du contre G7. Ils ont pris leur distance avec les casseurs et
les ont dénoncés avec constance. Pas les organisateurs du G7 et les
responsables des forces de l’ordre qui ont réussi à maintenir la tranquillité.
Alors, je ne connais pas la
réponse. J’imagine le rédacteur en chef de la chaîne info en continu qui envoie
les caméras, qui choisit les images, qui les fait tourner en rond. Il se dit,
si je retourne à Irun pour filmer les débats, mes spectateurs vont décrocher
dans les trente secondes et le prix de la minute de pub va baisser.
Alors ? Vous et moi, les
yeux collés sur les pavés, sur les grenades lacrymogènes, qui s’endorment
devant les interminables débats des altermondialistes ?
Il faut simplement en avoir
conscience. J’ai suivi pendant des années le conflit nord-irlandais. Sur toutes
les chaînes télé, les bombes et les incendies faisaient le spectacle. De magnifiques
couleurs sur fond de ciel irlandais. La couleur rouge du sang. Jaune des
incendies. Puis les protagonistes ont cessé le feu, se sont mis à discuter. Et les
caméras se sont éloignées.
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