vendredi 23 août 2019

entracte


Michel Berocoirigoin est intervenu au contre-sommet à Irun. (sud ouest, 22 août 2019) « Le Pays Basque exige de Paris qu’ils soit coconstructeur d’une paix juste, définitive. …Il est las d’agir unilatéralement pour la résolution d’un conflit qui n’a que trop duré. Il parlait comme porte-parole d’une « nation dans l’état » en « manque de paix ». La société civile a déjà obligé un désarmement dont les états français et espagnols ne voulaient pas. Parce que la société civile préfère cette situation à un « confrontation armée qui était le joker pour étouffer les aspirations des peuples ». On ne peut pas parler de processus de paix si des personnes n’ont d’autres perspectives que la prison. Conclusion : une pensée pour les « militants basques » encore incarcérés. Je ne suis pas certain que les altermondialistes aient perçu la subtilité d’une telle démonstration, mais je peux traduire.



Nous sommes en guerre. Nous vivons dans une « nation dans l’état », curieuse formule, qui est en manque de paix. Les états français et espagnols ne voulaient pas du désarmement. La société civile (en guerre) a obligé un désarmement. Tant qu’il y a des militants en prison, la nation dans l’état n’est pas en paix.



Les militants basques dont parle Michel Berocoirigoin sont des etarras condamnés pour activités terroristes en bande armée. M.B. a une pensée pour eux et comme il a une pensée limitée, il ne peut pas avoir en plus une pensée pour leurs 850 victimes. Paris et Madrid pensent que l’organisation terroriste a été vaincue par les efforts de la société civile espagnole et par la coopération des polices françaises et espagnoles, tous ces gens qui ne voulaient pas de désarmement. Grâce aux artisans de la paix, le désarmement a eu lieu. Ils les ont obligés. Quand il y avait la terreur, les artisans de la paix dormaient tranquillement. La terreur a été vaincue et les Artisans de la Paix ont une pensée pour les « militants en prison ».



Le G7 a l’immense avantage de redistribuer les cartes, au moins pendant quatre jours. D’habitude, en temps normal, le discours grotesque de Michel Berocoirigoin est repris fidèlement par nos élus français, Vincent Bru, Michel Veunac, Max Brisson, Jean-René Etchegaray, Frédérique Espagnac. On imagine mal le maire de Biarritz recevoir le président Macron avec les paroles qu’il prononce habituellement aux côtés de Michel Berocoirigoin. Mais dès que le dernier avion aura décollé, dès que Biarritz aura repris son vrai visage, c’est-à-dire celui d’un pays en guerre avec des militants incarcérés, nos glorieux élus reprendront leurs célèbres formules : militants incarcérés, des victimes des deux côtés, Paris et Madrid doivent faire la paix, tout ce galimatias qui rassemble périodiquement les Artisans de la Paix et les élus de la République.



Ne serait-ce que pour cette seule raison, le G7 n’aura pas été inutile. Pendant quatre jours, les marionnettes des Artisans de la Paix sont redevenues élus républicains.

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