Michel Berocoirigoin
est intervenu au contre-sommet à Irun. (sud
ouest, 22 août 2019) « Le Pays Basque exige de Paris qu’ils soit
coconstructeur d’une paix juste, définitive. …Il est las d’agir unilatéralement
pour la résolution d’un conflit qui n’a que trop duré. Il parlait comme porte-parole
d’une « nation dans l’état » en « manque de paix ». La
société civile a déjà obligé un désarmement dont les états français et
espagnols ne voulaient pas. Parce que la société civile préfère cette situation
à un « confrontation armée qui était le joker pour étouffer les aspirations
des peuples ». On ne peut pas parler de processus de paix si des personnes
n’ont d’autres perspectives que la prison. Conclusion : une pensée pour
les « militants basques » encore incarcérés. Je ne suis pas certain
que les altermondialistes aient perçu la subtilité d’une telle démonstration,
mais je peux traduire.
Nous sommes en
guerre. Nous vivons dans une « nation dans l’état », curieuse
formule, qui est en manque de paix. Les états français et espagnols ne
voulaient pas du désarmement. La société civile (en guerre) a obligé un
désarmement. Tant qu’il y a des militants en prison, la nation dans l’état n’est
pas en paix.
Les militants
basques dont parle Michel Berocoirigoin sont des etarras condamnés pour activités
terroristes en bande armée. M.B. a une pensée pour eux et comme il a une pensée
limitée, il ne peut pas avoir en plus une pensée pour leurs 850 victimes. Paris
et Madrid pensent que l’organisation terroriste a été vaincue par les efforts
de la société civile espagnole et par la coopération des polices françaises et
espagnoles, tous ces gens qui ne voulaient pas de désarmement. Grâce aux
artisans de la paix, le désarmement a eu lieu. Ils les ont obligés. Quand il y
avait la terreur, les artisans de la paix dormaient tranquillement. La terreur
a été vaincue et les Artisans de la Paix ont une pensée pour les « militants
en prison ».
Le G7 a l’immense
avantage de redistribuer les cartes, au moins pendant quatre jours. D’habitude,
en temps normal, le discours grotesque de Michel Berocoirigoin est repris
fidèlement par nos élus français, Vincent Bru, Michel Veunac, Max Brisson, Jean-René
Etchegaray, Frédérique Espagnac. On imagine mal le maire de Biarritz recevoir le
président Macron avec les paroles qu’il prononce habituellement aux côtés de Michel
Berocoirigoin. Mais dès que le dernier avion aura décollé, dès que Biarritz aura
repris son vrai visage, c’est-à-dire celui d’un pays en guerre avec des
militants incarcérés, nos glorieux élus reprendront leurs célèbres formules :
militants incarcérés, des victimes des deux côtés, Paris et Madrid doivent
faire la paix, tout ce galimatias qui rassemble périodiquement les Artisans de
la Paix et les élus de la République.
Ne serait-ce
que pour cette seule raison, le G7 n’aura pas été inutile. Pendant quatre jours,
les marionnettes des Artisans de la Paix sont redevenues élus républicains.
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