Les
prochaines élections municipales vont se dérouler dans un brouillard épais. Ce
brouillard n’est pas propre à Biarritz. Il roule sur les rives de la Seine, de
la Loire, des plages de la Méditerranée. Les statisticiens du Ministère de l’intérieur
qui devront en mars dégager les grandes tendances sont sur les nerfs.
Pour des
personnes, car il en reste, qui tentent de prendre position à partir de
convictions générales, celles qui veulent penser universel en agissant local,
les temps sont rudes. À Biarritz, mais pas plus qu’ailleurs. Les difficultés
sont aggravées par l’absence de lieux de discussion. Des lieux où se
tisseraient un fil, même frêle, entre l’universel et le global. Ce que nous
savons, par des conversations privées, des réunions publiques, des articles de
la presse locale, est simple. Des LR rejoignent un ministre socialiste et se
font exclure des LR. Des Modem soutiennent le gouvernement au Palais Bourbon et
flinguent les ministres en face du Palais, du coup ils se font exclure. Des marcheurs
soutiennent un ministre et excluent d’autres marcheurs qui soutiennent un autre
ministre. Un sénateur soutient un exclu tandis que l’exclu soutient son
adversaire. Vous me suivez ? Les patriotes tentent de trouver une place
dans la première offre, mais du coup se font admonester par d’autres patriotes
qui se retrouvent sur la seconde offre. Les écolos ne se présentent pas mais
excluent ceux qui se présentent dans une liste pas estampillée.
Je n’ose
plus inviter mes petits-enfants de peur qu’ils me posent la question :
pour qui tu votes, grand-père ? Je n’ose plus parler avec des amis de peur
qu’ils me posent la même question. Dans la chaleur du foyer, nous ne prononçons
plus le mot « tempête » qui permettrait d’échapper au maelstrom local
parce qu’immédiatement, la partenaire plus engagée nous dit qu’elle aimerait se
reposer un peu de la politique quand elle rentre chez elle. Si je dis recette
de cuisine, elle me répond lâche moi la grappe si je dis ratatouille elle
soupire. Nous fermons les portes et les fenêtres, nous calfeutrons les
embrasures, nous regardons Zorro à la
télévision et même là, c’est compliqué, parce le Sergent Garcia chasse Zorro
mais admire ses actions, tandis Don Diego explique ses projets de construction d’un
hôtel de luxe à Bernardo qui a l’immense avantage d’être sourd et muet.
Il faudra
choisir. Vous me dites que j’ai déjà choisi. C’est vrai. Je me suis engagé pour
Nathalie Motsch, soutenue par l’UDI, macron-compatible. Je répète mes raisons,
pas tellement pour convaincre mes quelques lecteurs, mais aussi pour me
convaincre moi.
Première
raison : je suis complètement indigné par le manque de tenue morale de
deux ministres qui sont actuellement responsables au plus haut niveau dans un
pays qui traverse une grave crise politique et qui regardent les événements en
se promenant autour des Halles. Comment voulez-vous que je fasse confiance à un
pompier qui va offrir l’apéritif à ses électeurs pendant que la forêt brûle ?
D’autres ministres briguent des mandats municipaux. Ils ont tous eu la décence
de démissionner avant même d’annoncer
leur bifurcation. Eux restent ministre, généraux d’une armée en campagne, qui
désertent Verdun pour se réfugier dans une ville plus tranquille.
Donc, ni Didier
Guillaume, ni Jean-Baptiste Lemoyne. Biarritz ne les mérite pas et ils ne
méritent pas Biarritz.
Restent Maider
Arosteguy, Nathalie Motsch et
Guillaume Baruch. Ma question est simple : Biarritz est actuellement
directement menacé par des hommes d’argent, des financiers et par un dérive
identitaire. Je constate tous les jours que la candidate la plus décidée à
résister à ces forces est Nathalie Motsch.
Et j’espère de toutes mes forces que ces
trois-là sauront se regrouper au second tour pour éviter de mettre Bazaine au
pouvoir.
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