N’ayez pas peur !
Jean-René
Etchegaray a soumis aux élus du conseil communautaire du Pays Basque une motion
« sur le processus de paix ». (Sud-Ouest 16 décembre 2019). Cette
motion regrette que le parquet anti-terroriste rejette les décisions prises par
le tribunal d’application des peines. Cette attitude de blocage, dit la motion,
« ferme toute perspective de résolution définitive du processus de paix ».
En effet, dit la motion, la question des prisonniers est la question centrale
du processus de paix. « C’est pourquoi le 11 janvier prochain, « nous
serons dans les rues de Bayonne, notre makila à la main ».
Pour
que les mensonges répétés ne deviennent pas vérités, il faut rappeler sans se
lasser :
Qu’ETA
a cessé le feu en octobre 2011, vaincue par la société civile et par la
coopération anti-terroriste entre la France et l’Espagne. Les artisans de la
paix et les élus du Pays Basque ne déploraient rien, ne condamnaient rien,
quand ETA massacraient les élus, les journalistes, les universitaires.
Depuis
cette défaite, des centaines de prisonniers basques ont été libérés :
en demandant pardon à leurs victimes ou à leurs familles, en s’engageant à ne
plus recourir à la lutte armée, en s’engageant à une sortie de prison discrète,
respectueux de leurs victimes. Les prisonniers qui restent sont ceux qui ne se
sont pas repentis, n’ont pas demandé pardon, ceux qui attendent de leurs amis
de grandes fêtes à leur libération.
Dans
la partie du Pays Basque qui a subi la terreur (850 morts), la majorité
de la population exige pardon, repentir et silence. Ceux qui exigent des libérations
sans condition sont les séparatistes radicaux. Les élus de l’agglo qui ont voté
la motion reprennent leurs paroles, leurs discours, ils demandent aux victimes
d’ETA de cesser leurs exigences. Ils demandent aux victimes de se taire. À celles
qui ne sont pas déjà mortes.
D’après
Jean-René Etchegaray, cette motion a été votée à l’unanimité. C’est un mensonge.
Un mensonge répété. Plusieurs élus n’ont pas voté la motion. Plusieurs élus ont
déclaré qu’ils n’iraient pas manifester avec un makila à Bayonne, comme ils ont
refusé de participer à l’humiliante installation d’une sculpture défunte.
La question
qui se pose est simple. Pourquoi des élus de l’agglo refusent de suivre leur
président et ne disent rien quand leur
président déclare qu’il est approuvé par tous ? Pourquoi les élus de la
ville de Biarritz conseillers municipaux se taisent quand leur maire va
déclarer au nom de la ville qu’il y des « victimes de deux côtés »
comme le répètent les bourreaux emprisonnés ?
Je ne
connais pas la raison. J’ai posé la question à plusieurs élus et candidats. Maider Arosteguy m’a répondu que
pour elle le danger principal au Pays Basque était l’Islam, pas le séparatisme.
basque. Son directeur de campagne a courageusement pris position contre les Artisans
de la Paix. Guillaume Barucq n’a pas
souhaité répondre. Guy Lafite ne souhaite pas répondre. Les deux ministres n’ont
pas répondu à la lettre que leur a envoyée l’Observatoire du Pays Basque. Nathalie
Motsch a déclaré en réunion publique qu’elle n’irait pas manifester aux côtés
des Artisans de la Paix. Laurent Orthiz m’a affirmé qu’il n’avait pas voté la
précédent motion du conseil mais n’a rien dit publiquement.
Vous connaissez tous des élus de Biarritz
ou de la communauté d’agglo. Posez-leur la question. S’ils n’ont pas voté la
motion, demandez-leur pourquoi ils ne le font pas savoir. Dites-leur qu’ils n’ont
aucune raison d’avoir peur.
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