mardi 17 décembre 2019

N'ayez pas peur


N’ayez pas peur !



Jean-René Etchegaray a soumis aux élus du conseil communautaire du Pays Basque une motion « sur le processus de paix ». (Sud-Ouest 16 décembre 2019). Cette motion regrette que le parquet anti-terroriste rejette les décisions prises par le tribunal d’application des peines. Cette attitude de blocage, dit la motion, « ferme toute perspective de résolution définitive du processus de paix ». En effet, dit la motion, la question des prisonniers est la question centrale du processus de paix. « C’est pourquoi le 11 janvier prochain, « nous serons dans les rues de Bayonne, notre makila à la main ».



Pour que les mensonges répétés ne deviennent pas vérités, il faut rappeler sans se lasser :



Qu’ETA a cessé le feu en octobre 2011, vaincue par la société civile et par la coopération anti-terroriste entre la France et l’Espagne. Les artisans de la paix et les élus du Pays Basque ne déploraient rien, ne condamnaient rien, quand ETA massacraient les élus, les journalistes, les universitaires.



Depuis cette défaite, des centaines de prisonniers basques ont été  libérés : en demandant pardon à leurs victimes ou à leurs familles, en s’engageant à ne plus recourir à la lutte armée, en s’engageant à une sortie de prison discrète, respectueux de leurs victimes. Les prisonniers qui restent sont ceux qui ne se sont pas repentis, n’ont pas demandé pardon, ceux qui attendent de leurs amis de grandes fêtes à leur libération.



Dans la partie du Pays Basque qui a subi la terreur (850 morts),  la majorité de la population exige pardon, repentir et silence. Ceux qui exigent des libérations sans condition sont les séparatistes radicaux. Les élus de l’agglo qui ont voté la motion reprennent leurs paroles, leurs discours, ils demandent aux victimes d’ETA de cesser leurs exigences. Ils demandent aux victimes de se taire. À celles qui ne sont pas déjà mortes.



D’après Jean-René Etchegaray, cette motion a été votée à l’unanimité. C’est un mensonge. Un mensonge répété. Plusieurs élus n’ont pas voté la motion. Plusieurs élus ont déclaré qu’ils n’iraient pas manifester avec un makila à Bayonne, comme ils ont refusé de participer à l’humiliante installation d’une sculpture défunte.



La question qui se pose est simple. Pourquoi des élus de l’agglo refusent de suivre leur président et ne disent rien  quand leur président déclare qu’il est approuvé par tous ? Pourquoi les élus de la ville de Biarritz conseillers municipaux se taisent quand leur maire va déclarer au nom de la ville qu’il y des « victimes de deux côtés » comme le répètent les bourreaux emprisonnés ?



Je ne connais pas la raison. J’ai posé la question à plusieurs élus et  candidats. Maider Arosteguy m’a répondu que pour elle le danger principal au Pays Basque était l’Islam, pas le séparatisme. basque. Son directeur de campagne a courageusement pris position contre les Artisans de la Paix.  Guillaume Barucq n’a pas souhaité répondre. Guy Lafite ne souhaite pas répondre. Les deux ministres n’ont pas répondu à la lettre que leur a envoyée l’Observatoire du Pays Basque. Nathalie Motsch a déclaré en réunion publique qu’elle n’irait pas manifester aux côtés des Artisans de la Paix. Laurent Orthiz m’a affirmé qu’il n’avait pas voté la précédent motion du conseil mais n’a rien dit publiquement.



            Vous connaissez tous des élus de Biarritz ou de la communauté d’agglo. Posez-leur la question. S’ils n’ont pas voté la motion, demandez-leur pourquoi ils ne le font pas savoir. Dites-leur qu’ils n’ont aucune raison d’avoir peur.

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