samedi 7 décembre 2019

tout va mal


Dans une démocratie, les dirigeants sont élus. Si leurs électeurs sont convaincus que tout va mal, partout, santé, éducation, transports, climat, il faut que les dirigeants reprennent l’idée que tout va mal, sinon, ils ne seront pas réélus. Si les dirigeants disent, tout va mieux, ils ne seront pas réélus. Si leurs électeurs ont un fort sentiment d’insécurité, les candidats doivent prendre en compte ce sentiment sinon ils ne seront pas réélus. Que ses électeurs habitent Biarritz ou la Goutte d'Or, ils partageront le même sentiment d’insécurité et les candidats seront obligés de le flatter s’ils veulent être réélus. Les médias ont besoin d’audience et pour l’assurer, ils doivent épouser les inquiétudes de leurs auditeurs. Sinon, ils vont migrer vers des chaînes où les inondations, les incendies, les suicides, les tremblements de terre, les manifestations violentes tourneront en boucle et confirmeront les inquiétudes de leurs audience. Les inquiétudes ne sont à l’aise que dans le cocon d’autres inquiétudes. Donc, tout va mal, de mal en pis, l’insécurité insécurise, les étudiants se suicident et si vous dites que la vie des étudiants est peut-être meilleure qu’il y a trente ans, vous prouvez par cette déclaration une scandaleuse indifférence aux calvaires étudiants et vous ne serez pas élu. Les paysans sont immensément malheureux et ils se suicident. Moi-même, je suis en bonne santé, je dispose d’une retraite dont seront privés mes petits-enfants, je suis logé confortablement et j’ai obtenu un rendez-vous avec un cardiologue plus rapidement qu’avec un ramoneur. Si je raconte tout ça, je ne serai pas élu. Je ne pourrais même pas être candidat.

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