Les Blanchisseurs de crimes ethniques (sous
l’enseigne des « artisans de la paix ») appellent à une manifestation
le 11 janvier prochain pour exprimer leur colère contre les gouvernements français
et espagnols qui persistent à écouter les associations de victimes et refusent
des mesures de libération quand les assassins ne s’engagent pas à demander
pardon, à renoncer à la violence, à ne pas célébrer leur sortie par des fêtes
humiliantes pour les familles.
Cette colère s’exprimera par le brandissement
de makilas, une arme de défense du Pays Basque, par des chants et des danses,
par des discours irrités adressés aux gouvernements français et espagnols. Par
la reprise mot pour mot du récit des terroristes : il n’y a pas eu
agression d’une société démocratique, mais un « conflit » entre
patriotes et les états républicains.
Jusqu’ici, la réaction des élus du Pays
Basque français a été d’une grande clarté. Ils se partagent en deux : ceux
qui soutiennent la manifestation et y participent, en le proclamant haut et
fort, makila dans une main, micro de l’autre. Tous ceux-là chantent « il y
a eu des victimes des deux côtés ». Et puis les autres qui ne soutiennent
pas, qui ne participent pas mais ne disent rien parce qu’ils ont peur de fâcher
des séparatistes aux élections, qu’ils craignent les emprisonnés qui parlent
alors que les morts se taisent, parce qu’ils ont peur de leur ombre.
Pour les municipales de Biarritz, la
situation se corse, si j’ose dire, avec l’arrivée de deux ministres d’un gouvernement
que les Blanchisseurs ne cessent de dénoncer comme sans cœur qui laisse mourir
les prisonniers. Que vont faire les ministres ? En effet, les patriotes
abertzale se sont répartis dans les deux listes, celle des marcheurs du maire
et celle des marcheurs de son adjoint. Les deux se déclarent amis du Pays
Basque, l’un a épousé une bascophone, l’autre a choisi une sénatrice
enthousiaste d’un territoire ethnicisé. Si Frédérique Espagnac va manifester
avec un makila, Jean-Baptiste Lemoyne pourra dire je n’y étais pas, mais elle
y est allée. Si l’épouse bascophone de Didier Guillaume participe à la sauterie
bayonnaise, il pourra dire qu’elle le représentait, car elle parle basque, mais
que lui était pris par une foire agricole dans la Vienne.
La solution est simple. Pour se sortir
de ce guêpier, il leur suffit de continuer à dire sur ce sujet ce qu’ils disent
en ce moment sur la réforme des retraites, sur les lois sécuritaires, sur la
réforme de l’éducation, sur le Brexit, sur les relations avec les États-Unis,
sur les traités transatlantiques, sur la laïcité, sur la lutte contre le
terrorisme.
C'est à dire rien.
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