Main basse sur la ville
Que chaque citoyen de Biarritz se rappelle en permanence les grands avantages
de leur ville et les motifs de tension. La politique brasse trop d’égoïsmes et
de générosités pour qu’elle reste paisible. Il faut des responsables qui nous
disent clairement leur rêve de ville.
Biarritz a besoin d’esprits solides et de convictions
fortes. Elle est menacée par deux forces considérables, habiles, résolues,
tenaces : les hommes d’argent et les fous de la nation. Elle est menacée
par des forces qui s’incarnent dans le monde sous le nom de Donald Trump, Boris
Johnson, Salvini, Marine Le Pen. Danger imaginaire ? Qui aurait imaginé le
Brexit il y a vingt ans ?
Biarritz est l’un des grands centres urbains, économiques
et culturels de la côte basque. Elle est l’un des points de résistance solide
aux dérives séparatistes et les abertzale ne cessent jamais de la considérer
comme une cité retranchée dans une culture cosmopolite qu’il faut faire rentrer
dans le rang.
Les fous de la nation ont les yeux fixés sur la Corse, l’Ecosse,
la Catalogne, la communauté autonome basque. Quand le Pays Basque sera-t-il
enfin réunifié, les cinq provinces en une ? Quand la langue basque
sera-t-elle enfin langue officielle ? Quand les autorités d’un pays basque
fier accueilleront-elles les prisonniers basques libérés par des chants
patriotiques et des libations ? Ils sont divisés, présents dans des listes
différentes, avancent masqués après avoir avancé cagoulés. Ils comptent les
élus qui participent aux manifestations patriotiques, tiennent leur fiche à
jour. Mais tous avancent leurs pions dans la même direction. Ils ont réussi en Catalogne
à diviser le pays en Espagnols et Catalans. Réussirent-ils à scinder notre côte
en Français et Basques ?
Les hommes d’argent convoitent la ville. Ce qui est
inquiétant est leur arrogance, comme s’ils étaient déjà maître des lieux. Voyez
comment la famille Gave et J.B. Aldigé traitent ceux qui s’opposent à leurs
plans. Les dettes et les difficultés financières sont la faute des élus, les victoires
et les bénéfices leurs succès. Ils ne se cachent pas. Ils préviennent les élus
que sans leur appui, ils ne seront pas réélus. Nathalie Motsch est menacée du
pire. Guillaume Baruch est traité d’adjoint
à la mondialisation, une insulte courante chez Poutine et Salvini. « Si
seulement nos élus avaient le courage de nos joueurs » disent les propriétaires,
reprenant mot pour mot les éléments de langage qu’on trouve chez Donald Trump
ou Bolsonaro. La politique comme on l’aime à la Maison Blanche. Les hommes d’argent
menacent : si vous ne mettez pas la main au coffre-fort, nous allons nous
retirer. Ils choisissent parmi les journalistes ceux qui leur plaisent et ceux
qu’on n’invite pas. Le syndicat national des Journalistes, réuni en congrès à Biarritz,
condamne. Le maire sortant et ses adjoints restants se taisent. Les deux
ministres regardent leurs chaussures.
Les propriétaires du Château Boulard, Pierre et Brigitte
Delalonde, ont entrepris des travaux qui ne respectent pas les règles des
monuments historiques. Qu’importe, ils ont l’argent. Ils feront appel et contre-appel.
Et les deux ministres envoient leurs représentants à l’inauguration.
Ces plans, ces ambitions, ces arrogances, ces mépris, ne
sont dangereux que de la passivité des élus. De leur souplesse, de leur absence
de convictions. La ville n’a pas besoin de ministres qui sont jacobins un jour,
abertzale le lendemain, LR tendance Wauquier un jour, puis marcheur tendance floue.
Mon soutien à la candidature de Nathalie Motsch est fondé sur ces quelques idées.
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