lundi 23 mars 2020

23 mars


23 mars 2020

La vie politique s’est arrêtée. Quand les partis politiques s’expriment, c’est pour réclamer plus ou moins ou davantage ou regretter ou pour condamner. Un député tout frais sorti de l’ENA demande que le vaccin découvert par un médecin marseillais soit impérativement essayé sur tout le monde. Les médecins discutent entre eux. Le député est sûr. Il utilise les mêmes gimmicks que la publicité pour une chaine de garage : « c’est sûr hein ? Oui c’est sûr. Demain, tout le monde aura oublié ses déclarations, mais si le vaccin marche, il dira : j’ai recommandé ce vaccin avant tout le monde. Il sera peut-être élu. Donald Trump déclare qu’il sait quoi faire et demain, il sera peut-être réélu.

La campagne électorale s’est arrêtée. C’est le grand confinement. Des centaines de milliers de citadins ont entassé leur famille dans un 4x4  hybride et après avoir une dernière fois applaudi les infirmiers de leur balcon se sont précipités sur les routes, ou peut-être entassés dans les trains où ils ont multiplié  en un seul voyage le nombre d’infectés de leur région. Mais dès qu’ils seront arrivés, ils sortiront les vélos, les skates, partiront le long des plages, Voyons, il n’y a personne. Et je vous fiche mon billet qu’ils voteront LR aux municipales, ou peut-être insoumis, contre un pouvoir qui n’avait rien prévu. Pendant ce temps, des personnes modestes, pas bavardes, pas râleuses, organisent des centres de réceptions pour les sans-abris, courent après les masques, et en trouvent au lieu de dénoncer la pénurie, courent après les bénévoles et en trouvent pour décharger le travail des soignants. Et puis il y a les élus qui demandent qu’on ferme les centres d’accueil. Surtout, comme le dit élégamment le putatif adjoint aux affaires sociales de Maïder Arosteguy, que la plupart de ces miséreux ne sont pas d’ici.

Je fais un pari : je ne pourrai jamais vérifier. Je parie que cette partie de la population qui refuse les règles du confinement, qui aggrave la situation des hôpitaux et des soignants, la partie de la population qui dans chaque crise révèle son égoïsme ou son étroitesse d’esprit, que cette partie de la population vote pour les extrêmes, insoumis ou union des droites. Ou ne vote pas du tout.

Des crises il y en eût, guerres, épidémies. Quand ces crises ont produit des extrêmes, nazisme, communisme ce fut pour le grand malheur des peuples. Quand elles ont produit des compromis, des négociations, des réformes, ce fut le New Deal aux États-Unis, l’état providence au Royaume-Uni et en France, les réformes sociales dans l’Europe du Nord. La crise actuelle nous place devant un choix de même nature. D’un côté, Trump, Boris Johnson, Poutine, Bolsonaro, Orban, ou encore, Le Pen plus Wauquiez. Peut-être les solutions à la Chavez, pas terrible (je vous recommande la lecture de La fille de l’Espagnole). Et de l’autre, un centre droit et gauche réformiste, Merkel, Macron, Sanchez, Leo Varakar, Tsipras…Vous avez le choix. Et vous avez le temps. Le confinement ça peut servir à réfléchir.

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