mardi 24 mars 2020

24 mars 2020


24 mars 2020.



Le confinement dure, se durcit, le nombre de malades et de morts grimpe. Selon les conditions matérielles, affectives, morales, les conséquences sont plus ou moins bien ressenties. Une semaine, ça va. Deux semaines, bonjour les dégâts. Ce n’est pas la même chose d’être confiné dans un logement vaste et confortable, avec des enfants qui courent dans le grenier ou confiné dans studio de vingt mètres carrés. Je ne veux pas dire ce qui me manque, car à côté de toutes les catastrophes qui m’entourent, j’aurais honte même de dérouler les petites choses de la vie qui aident à vivre mais n’aident pas à mourir. Un jour, je le dirai. Une balade jusqu’au marchand de journaux et lecture à la terrasse ensoleillée, cinq ou six personnes chaque jour qui vous reconnaissent et disent bonjour, comme ça va ? Des amis des membres de la famille qui viennent échanger quelques idées. Ça ne semblait rien, mais ça meublait. Le téléphone ou internet ne dispose pas du poids des corps, de la densité des chairs. Ça ne remplace pas.

Jusqu’ici, collectivement, j’ai eu l’impression que tout le monde attend que ça se passe pour que tout reprenne comme avant. Les écoliers reprennent le chemin de l’école, les examens et les concours trient les futures carrières, les boutiques rouvrent, les voyages reprennent avec leurs images et leurs souvenirs. Les embouteillages qui nous irritaient tant aux ronds-points sont salués par des applaudissements. Les apéros entre amis. Les visites des enfants et des petits enfants. Et puis en politique, les candidats préparent un nouveau premier tour, se regroupent, répartissent les postes. Les criailleries et les insultes reprennent. Le coronavirus est un mauvais souvenir.

Peut-être. Ou peut-être une vague de nouvelles réflexions sur les modes d’organisation de nos sociétés.  Je me désolerais que localement, la campagne pour les municipales reprenne comme s’il ne s’était rien passé d’autre qu’une parenthèse lourde. N’y a-t-il pas dans toutes les bonnes volontés de la ville suffisamment d’idées et d’engagements pour imaginer une autre ville ? Il n’est pas interdit de rêver.

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